[Live] Our Girl aux Bains

Cette année au Royaume-Uni, difficile de ne pas placer dans nos nouveaux chouchous du rock Shame ou Idles, mais pour compléter cette sainte-trinité, une place doit être réservée à la belle sensation Our Girl.

Formation de Brighton, c’est le nouveau projet de Sophie Nathan, artiste que l’on connaît sans vraiment trop le savoir, d’abord comme guitariste des Londoniennes de The Big Moon, mais aussi du dernier album de Marika Hackman. Accompagnée d’un duo basse-batterie, la Britannique se lance dans le songwriting avec brio, comme en témoigne sa première en France, en ouverture de la nouvelle édition du festival Les Inrocks.

Grosse surprise de l’été, le debut album du trio fait un peu parler outre-Manche avec son indie rock à la touche très Brighton, revendiqué plus « loud » que les projets de ses amies précédemment citées. Sur la scène des Bains à Paris, pleins à craquer, Our Girl a fait vibrer nos tympans dans une ambiance suante et moite de bière comme de de transpiration, grâce aux accents grunge ou shoegaze de ses morceaux travaillés avec l’ex-Coral Bill Ryder-Jones. Nathan joue de contrastes avec ces sonorités tantôt lourdes et tantôt plus soft et pop, en posant une voix éthérée qui alterne les caresses et les piques sur des textes cathartiques.

Les cordes saturées de « Our Girl », qui a inspiré le nom du groupe, déclenchent le show de façon brutale, avec son refrain puissant et shoegaze. Le rythme crescendo du plus pop « In My Head » et l’immédiateté du grungy « Being Around » soulignent ensuite les différentes couleurs de la palette instrumentale du groupe, qui hisse le band comme l’un des gros espoirs rock de la scène UK. En passant derrière le micro, Sophie Nathan se découvre ainsi un certain talent de composition à la guitare, après être restée dans l’ombre des projets de ses amies.

L’album « Stranger Today » défendu en live respire la fraîcheur et le génie avec une facilité folle, autant d’éléments qui font de ce disque l’un des debuts les plus appréciables du moment outre-Manche, comme un vent nouveau sur la planète rock, qui sans tout réinventer sonne juste et rend vite accro. Un peu court malgré le final explosif de « Boring », ce set – format festival – donne envie de retrouver les jeunes Anglais et de les réentendre au plus vite, eux qui méritent bien plus qu’un écho lointain à peine perceptible jusqu’à nos frontières. Mélodies accrocheuses et production soignée sont leurs secrets bien gardés et qu’il ne vous reste plus qu’à découvrir.


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Charles Binick

Journaliste indépendant, chroniqueur passionné par toutes les scènes indés et féru de concerts parisiens