Plus de trois ans après la sortie de son premier album, « My Head Is an Animal », le quintet islandais Of Monsters and Men, dont le succès fût immédiat sur sa terre natale avant même de connaître un export plus que mérité, revenait début juin avec un second opus très produit, sans pour autant y perdre son âme.
Des les premiers extraits interprétés en play-back par des personnalités islandaises (l’acteur Siggi Sigurjóns sur « Crystals » ou Miss Islande 1962, Guðrún Bjarnadóttir sur « Empire »), avec intention et implication, le groupe nous donnait toutes les raisons de croire en ce nouveau disque.
Et force est de constater que les pistes de l’album ne manquent pas de points forts. Extrêmement bien rythmé, construit et dynamique, chaque morceau a tout d’un bout de vie couché sur microsillon. De même, les titres conquérants et fraternels sont légion sur ce disque qui puise dans l’imaginaire et la fantasy auquel le groupe nous avait habitués sur son premier LP (Little Talks, Dirty Paws).
Toujours emmené par son duo de chanteurs (Nanna Bryndís Hilmarsdóttir, double confondant de l’avant-gardiste Björk, et son confident Ragnar « Raggi » þórhallsson), Of Monsters and Men parvient à rendre chaque morceau unique, tant les paroles construisent l’univers fantastique d’une musique qui ne fait que l’embellir et la servir.
Alors que le précédent disque souffrait d’un certain déséquilibre entre des pistes énergiques et d’autres plus confidentielles, le projet de Garður parvient à jouer, avec « Beneath The Skin », sur les deux terrains sans jamais manquer de chaleur, seul moyen de conserver l’attention du disque d’un bout à l’autre de l’écoute.
Si les « Hey » à répétition, caractéristique principale du premier disque, ne sont plus présents ici, le nouvel enregistrement en garde l’esprit fédérateur, le sentiment puissant d’un unisson des voix et des musiciens, venant lui donner toute sa force.
Qu’on soit happé par la vitalité de « Crystals » et sa chevauchée rythmique emportant comme une baignade parmi les rouleaux, captivé par l’harmonie vocale entre Nanna et Raggi et les choeurs qui veillent sur eux sur « Human », ou simplement envoûté par le refrain fraternel porté à bout de souffle, de cœur et de cordes par Of Monsters and Men sur « Empire », le phénomène islandais a plus d’un tour dans son sac à joyaux musicaux pour nous laisser repartir.
Chose que la mélancolie amenée tout en finesse sur « I Of The Storm », l’orchestration puissante et collective de « Black Water » et l’emballement final ponctué de passion sur « Winter Sound » ne feront qu’attiser.
Œuvre indie pop, jamais mainstream mais étonnamment accessible, « Beneath The Skin » dépasse son petit frère en livrant treize pistes variées et captivantes d’un récit fantastique auquel seuls les Islandais savent si bien donner vie.
« Beneath The Skin » de Of Monsters and Men est disponible depuis le 9 juin 2015 chez Republic Records.
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