Dans la vie, il y a les gentils garçons et les autres. Les filles qui iront au paradis et celles qui iront où elles veulent. Dans la musique, il y a des sons trop lisses, trop fades, trop sages et puis il y a les autres. Ceux qu’on écoute caché sous des draps. Ceux qui râlent et grondent. Ceux qui rendent nos âmes insolentes. No Money Kids n’est pas un enfant de cœur et je n’irais pas au paradis.
Chronique d’un « Old Man » pétrifiant.
Déjà longtemps qu’on les entend. Déjà longtemps qu’on les attend. Des scènes piétinées. Des cordes cassées. Des voix aussi. No Money Kids arrive et fait tonner les cieux. Les éclairs illuminent la peau ridée de ce vieil homme. Old Man est là. Les yeux bandés. Les yeux cachés. Qui est-il ? Cette figure qui semble porter les années et les colères de la vie est pluriel.
Deux hommes se cachent derrière No Money Kids. Deux hommes rugissants. Deux hommes à la musique furieuse. Un si petit nombre pour le plus grand des effets. Car il est indispensable de se débarrasser des faux semblants pour toucher en plein cœur. À coup de râles, de mollards et de riffs bien sentis, les gaillards offrent un premier EP suffoquant.
Six titres nerveux qui osent la trêve en plein « War », titre vaporeux et susurré. Tout autour de cette jolie et calme pépite se sculptent des méandres orageux.
À l’image, des noms, « Bitch » et « Bullshit », la musique est fière et effrontée. Comme de sombres faubourgs, les titres sentent le cambouis et la langueur sulfureuse. Saveur et odeur portée par un chant saturé qui laisse la tentation sinuer entre les mots et les refrains palpitants.
La guitare rugit et devient possessive, alors que les basses et les arrangements sont à la fois irrités et irritants. Mais dans ces entrailles, le son va chercher ce qui a de plus groovant et ne laisse pas le corps sans vibration. Le mouvement est saccadé et la danse qui prend est alors terriblement corporelle. Viscérale. C’est alors que No Money Kids nous montre un blues beaucoup plus aérien que terre-à-terre. Émancipateur plus que ronronnant. Quand les vieux démons du rock se perdent dans l’intrépide fureur de l’électro. Les notes partent, se fracassent dans les pesanteurs et retombent, écorchées.
Old Man comme des griffes qui écorchent un dos en plein ébat. Comme la danse avec le diable, avec les flammes. Comme jouer avec le feu, No Money Kids devient convulsif et dangereux.
« Old Man » de No Money Kids, sortie le 22 mars 2014.
Release party de l’EP ce samedi 22 mars à 22h30 au Bus Palladium (6€).
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