Un homme, seul face à son piano, prêt à entrer en osmose dans un dialogue voix-instrument d’une impressionnante complémentarité. « Slow Down » de My Only Shelter est un pur moment d’apaisement et de plaisir ; un contact unique entre l’auditeur et l’artiste grâce à la poignante intimité qu’il transmet, sans barrière ni contrainte.
Prenez un espace clos, quelques lumières tamisées et asseyez-vous confortablement ; ou, plutôt, en tailleur, à quelques centimètres de My Only Shelter. Face à vous, Aldric Barou se met en place, lentement et avec soin, caressant son piano comme s’il le réconfortait et lui murmurait de doux mots avant d’entamer sa prestation. Faites silence. Et savourez. Car « Slow Down » est, avant tout, un opus aussi mélodique que visuel : impossible de ne pas imaginer le son sans les images subliminales qu’il ancre dans nos esprits, à travers un jazz et un blues teintés de délicats moments pop. Pas besoin d’une multitude d’arrangements pour profiter de l’instant ; seules, les touches et le timbre vocal vous emmèneront ailleurs, pendant quelques précieuses minutes. Une errance que vous n’oublierez jamais, tant elle se démarque de la complexité parfois usante de certaines productions.
Il y a, dans la musique de My Only Shelter, autant de joie que de mélancolie. Dès les premières secondes de « And A Smile On Your Face », les petits plaisirs apparaissent comme essentiels dans l’art du compositeur ; les accords coulent lentement, cavalent parfois, écrin indispensable à ce chant habité et sensitif dont on s’éprend sans pouvoir résister. De la profondeur de chœurs envoûtants et pénétrants (« Disappeared Footprints », avec Olivier Hamon) à la chaleur docile d’une admiration de la maturité et de la sagesse (« In Your Old Days »), Aldric Barou magnifie les poèmes humains et vibrants de Raphaël Palenque et nous convie à une immersion totale dans cet espace intemporel ou le langage et le respect côtoient le réconfort et l’oubli du quotidien. Sans oublier de faire naître autant d’espoir que de sourires aux lèvres, l’accueil qui nous est réservé nous motive inlassablement à vouloir faire de My Only Shelter notre seul et unique confident de joies et de peines, afin de trouver en lui une oreille attentive qui saura reproduire nos sentiments refoulés grâce au toucher et à la voix (« Forevermore », « New World »).
Se perdre dans l’irrationnel et la contemplation. Se laisser enlacer par les cordes délicatement frappées et les murmures d’un artiste précieux et magnétique, pour une communion parfaite et remarquable. « Slow Down » : ralentis. Prends le temps, avant que ce ne soit lui qui te prenne. Reste immobile. Écoute. Ressens. Le reste n’a aucune d’importance. Seules comptent les minutes passées en compagnie de My Only Shelter ; inoubliables. Merveilleuses. Intimes.
« Slow Down » de My Only Shelter est disponible depuis le 25 juin 2017.
