[Live] Les 6 ans de Midnight Special Records à la Maroquinerie

Fondé en 2011, Midnight Special Records est progressivement devenu le label incontournable de la french pop DIY parisienne. À l’occasion de son sixième anniversaire, une grande fête a été organisée à la Maroquinerie, avec Laure Briard, Kumisolo et Michelle Blades, trois figures de la petite maison de disque, bien accompagnées par Cléa Vincent, Raphaël Léger (Tahiti 80), ou encore Kim. Retour sur cette folle soirée du 11 octobre 2017.

Michelle Blades – crédit : Cédric Oberlin

Figure emblématique du label, Laure Briard est la première à monter sur scène alors que la fosse se remplit doucement. La Toulousaine a sorti un nouvel EP lo-fi en tout début d’année,  « Sorcellerie », qui fait une sorte de pont entre la chanson française et les sonorités garage de son autre label aux US, Burger Records. Un jeu d’équilibriste notamment illustré par le titre en anglais « Dreams » aux guitares acérées, tandis que « Le pin des Landes » est une partition plus mystique menée sur scène au clavier par une autre artiste du label, Cléa Vincent. Elle n’est qu’un des éléments du premier groupe cinq étoiles de la soirée : Raphaël Léger de Tahiti 80 est derrière Laure à la batterie, alors que le boss de Midnight Special, Victor Peynichou est à la basse. La suite du set est marquée par un retour à son second disque « Sur La Piste de Danse » dont elle interprète la chanson titre et étale la palette d’influences qui allient musiques du monde, entre compositions cha-cha-cha ou bossa-nova. Des couleurs qu’elle parvient à manier non sans brio grâce à sa voix de velours.

À la fin du set, le live-band n’est que partiellement changé, Raphaël Léger restant à la batterie au moment d’accueillir Kumisolo. Celle qu’on aime surnommer la François Hardy japonaise prend alors la fête en main, au point de rappeler le cofondateur du label sur scène afin de lui faire souffler cérémonieusement la bougie des six ans sur un petit cake. L’artiste qui a sorti plus tôt dans l’année l’album « Kabuki Femme Fatale » transporte la chanson française en plein Tokyo, nourrie de pop synthétique, d’airs candides et de paroles parfois absurdes. Les meilleurs moments restant ses solos de flûte traversière, sur « Voyage » notamment ou la balade très parisienne « Transport en commun ». Tout le public s’est progressivement laissé embarquer aux côtés des « Kumisolo addicts » – comme elle les appelle – grâce à l’intemporel « Kung Fu Boy » ou la ballade sucrée « Pop Girl ».

Victor Peynichou revient une troisième fois sur scène pour accompagner Michelle Blades, tête d’affiche de la soirée. La Mexicano-Panaméenne alimente sans cesse sa setlist de nouvelles productions et qu’elle a voulu cette fois-ci plus rêveuse et posée. Assistée d’Alexandre Bourit, également son acolyte dans le groupe de Fishbach, elle apporte la touche américaine à la fête, anglo-saxonne pour les textes et latine pour le grain de voix dramatique. Chansons anciennes ou inédites aussi inattendues les unes que les autres, se déploient ainsi et prennent parfois une tournure plus garage aux cordes grésillantes. La Maroquinerie fait presque le plein à l’occasion de cette ultime performance, que Michelle Blades parvient toujours à marquer d’une intensité déroutante et de sa présence quasi mystique.

Ainsi s’achève ce petit tour d’horizon des quelques noms essentiels du label parisien… enfin presque, puisque Cléa Vincent s’empare du bar de la salle pour que la nuit se poursuive avec des DJ sets. Elle est vite rejointe par Kim qui, absent sur scène ce soir, se produira en live en décembre après la sortie de son nouveau disque le mois prochain.


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Charles Binick

Journaliste indépendant, chroniqueur passionné par toutes les scènes indés et féru de concerts parisiens