[Interview] Matt Low

Dans l’univers de la chanson française, il est un secret encore bien trop gardé. Matt Low, nom de scène de Matthieu Lopez, tendre poète des montagnes auvergnates, musicien de grand talent et force vive d’une flopée de groupes, admirés dans ces mêmes colonnes (Garciaphone, The Delano Orchestra). Depuis l’été dernier, une drôle d’idée lui est passée par la tête, enregistrer à intervalles réguliers, des chansons, déposées sur la toile, sous la forme de clips aussi ingénieux que bricolés. Projet aussi atypique que séduisant, il est l’occasion pour notre esthète, de se poser mille et une questions autour de la création, de l’écriture et de la notion d’œuvre. Quelques jours avant les fêtes de fin d’année, nous le rencontrions dans un bar, autour d’un verre de vin chaud, pour une interview libre et décontractée, à l’image de son principal protagoniste, et une immersion dans les coulisses d’un mouvement très collectif.

  • Comment vas-tu, Mathieu ? Plein de projets en ce moment ?

(Il rigole) Ça va bien. Gros projet de tournée avec le Delano Orchestra, mais qui est terminé pour l’année 2017, mais qui reprendra en 2018 (NDLR : il parle de la tournée du spectacle musical chansigne « Dévaste-moi » de Johanny Bert, avec la comédienne Emmanuelle Laborit). Et puis toujours les chansons, une chanson par semaine. Ces dernières semaines, j’ai un peu baissé de rythme, mais je vais pousser encore un peu loin cette aventure.

  • Justement c’est quoi cette drôle d’idée ?

En fait, j’avais beaucoup de chansons d’avance. En 2016, j’ai composé plein de trucs. J’ai commencé à écrire mes propres textes, j’ai été pris d’une frénésie de créer. J’avais aussi pas mal de textes, que Jean-Louis Murat m’a écrits. Je n’avais pas la possibilité de sortir un album en 2017. Je me suis dit, c’est con d’avoir toutes ces chansons, je vais les perdre. Il faut les sortir d’une façon ou d’une autre. J’avais envie de créer une série comme ça. Ce n’est pas un truc qui se fait trop, en tout cas, dans la chanson française. C’était vraiment pour me booster. Je suis un peu nul avec les logiciels informatiques, cela me permet d’utiliser Cubase, d’utiliser un logiciel d’enregistrement. Mais aussi de faire des clips maison. Cela paraissait très excitant comme idée : donc voilà !

  • Un musicien se doit d’être un artiste multimédia, aujourd’hui. Comme s’il ne pouvait plus se contenter de la musique à proprement dit, comme s’il fallait désormais aussi exister par l’image et numériquement.

La place de l’image est effectivement devenue beaucoup plus forte, qu’il y a quelques années, je pense. J’étais un peu en dehors de ça, j’ai eu envie de m’y mettre aussi. Je suis très content du coup.

  • Tu évoquais, Jean-Louis Murat. Quelque part, son ombre plane au-dessus de ton projet. Il y a quelques années, dans une de ses interviews, il disait en substance, qu’il considérait qu’auteur-compositeur-interprète était son métier et qu’il se faisait un point d’honneur, à se lever le matin, pour écrire et composer, un peu comme un ouvrier de la chanson. Est-ce que le côté très prolifique et rigoureux de ce très grand artiste t’a inspiré ?

C’est vrai, que d’avoir traîné avec Jean-Louis, de traîner encore avec lui, m’a certainement montré ce qu’est ce métier. J’ai une tendance assez dilettante quand même. Je fais pas mal de choses depuis des années, mais je ne me contraignais pas tous les jours à écrire. Même si depuis la sortie de mes EPs (« Banzaï » en 2015 et « Hangar Bleu Nuit » en 2016 sur Scarlett Productions / [PIAS] le label), j’ai appris à aimer ce rythme-là, me lever le matin, composer, écrire, enregistrer. Avec ce projet, il faut en plus que je sorte un truc par semaine, c’est très motivant. Je me suis imposé une rigueur que je n’avais pas.

  • Jean-Louis Murat vient de sortir un album (NDR « Travaux sur la N89 » sorti fin 2017, sur [PIAS] le label) qui a surpris beaucoup de monde, et divise les avis. Qu’en as-tu pensé toi, justement ?

L’album de Jean-Louis, c’est un « putain » d’ovni. Il y a des choses magnifiques dessus. C’est un album qui mérite d’être vraiment écouté, déjà. Il est assez exigeant. Il contient plein d’informations. Mais il y a vraiment des passages magiques. Il est hyper surprenant, c’est sûr il divise beaucoup. Ce qui est plutôt bon signe, d’ailleurs. Plus je l’écoute, plus je l’aime. Après je suis pas mal passé en studio, j’ai chanté quelques trucs dessus. Je suis beaucoup passé voir Jean-Louis, et voir le travail effectué avec Denis (Denis Clavaizolle, musicien et partenaire régulier de J.L Murat, NDLR). Donc je suis un peu dedans. Mais je suis scotché par le travail effectué par les gars !

  • Est-ce que la contrainte de temps de ton projet t’a permis de découvrir une nouvelle facette de ta création que tu n’as pas forcément sur un enregistrement studio plus classique ?

Déjà, je n’ai jamais un texte seul, en fait. J’ai toujours dans un premier temps, une musique. J’ai gardé mes vieilles habitudes de fredonner, mais plutôt des sonorités anglaises, sans aucun sens, vraiment du yaourt ! Pour les textes, c’est un peu nouveau pour moi. Autant la musique sort naturellement, je prends la guitare, c’est vraiment un plaisir et ça sort tout seul. Les textes, ce n’est pas le cas ! Cette contrainte de devoir sortir une chanson par semaine, cela m’a obligé à sortir des textes, à écrire, à réécrire. C’était bien pour ça ! Mais la musique vient toujours avant. Peut-être qu’un jour, j’essaierais d’écrire et de faire l’inverse, mais pour l’instant, je reste encore un peu dans ma zone de confort. (rires)

  • Quand nous écoutons l’intégralité des chansons, nous te découvrons un côté caméléon, presque chef d’orchestre. Toutes les chansons ne sont pas directement en « lead » de ton côté. La vidéo #4, avec la chanteuse Kate Fletcher, nous a tout de suite accrochés. Tu laisses beaucoup de places aux autres : c’est plus un projet collectif que ton seul projet perso ?

C’est sûr, j’initie un mouvement avec mes chansons. Selon le moment, cela dépend de qui est là. D’habitude, je travaille avec Olivier (le leader de Garciaphone, NDLR) et Clément. Ils ne sont pas dispo tout le temps, car c’est quand même assez exigeant comme rythme. En fonction de là où je suis, de qui est là, je m’adapte et forcément, les possibles s’élargissent. Avec Kate, c’était super. Je suis allé à Marseille. Nous avons enregistré la chanson. En une demi-heure, c’était réglé. Je suis revenu chez moi, pour chanter un peu par-dessus, et puis en fait, j’ai écouté sa voix : « Je vais la laisser en entier, voilà la chanteuse du morceau ». J’ai un peu chanté en arrière-fond, mais je l’ai laissé devant. Je suis super content de cette chanson. Kate a une voix hallucinante. Le mélange entre sa voix et l’instru qu’on a fait avec les gars, le texte de Jean-Louis, me rend très fier.

  • Plus largement, chez toi, la musique est rarement une activité solitaire.

C’est vrai. Ce projet m’a permis de faire plein de choses différentes, de rencontrer des gens ou de les recroiser. Il y a des gens que je connaissais déjà, Morgane (Morgane Imbeaud), Guillaume Bongiraud (complice au sein du Delano Orchestra), Clément (musicien très proche de Garciaphone également) qui joue de la basse avec moi, qui vit à Marseille depuis quelque temps. Il connaît plein de musiciens là-bas qui viennent d’horizons assez différents, et notamment du milieu du jazz. En allant chez lui, il me les a présentés, nous avons fait des choses ensemble dont je suis très content. Blanche la Fuente, une batteuse, qui est super, a joué sur quatre titres. Un guitariste, Andrew, qui est carrément une star de la guitare, a des parties magnifiques…

Un contrebassiste joue sur « Caporal » et sur « Butcher ». Il est super bon et super sympa (Guilhaume Renard, NDLR). En l’occurrence, et pour être plus exact, je n’ai jamais rencontré Blanche. À l’occasion d’un de mes passages à Marseille, lors d’une session, Clément est passé à la batterie, nous avons donc joué avec Andrew et Guillaume, à la contrebasse. Plus tard, cet automne, j’envoyais des démos guitare-voix à Clément, à Marseille. Je ne me déplaçais pas. Il a organisé une session avec Blanche, Andrew et lui-même à la basse. Ils ont fait leur sauce, je n’avais pas du tout la main dessus. Je leur ai envoyé une chanson, ils m’ont renvoyé une instru. C’était vraiment génial. Avec Alain Bonnefond, que je connais aussi depuis un moment, j’avais hâte de voir comment nos voix graves allaient se mélanger.

J’ai pu aussi chanter avec Pauline Audigier de Léopoldine sur « Colimaçon » et « Dix mille ans ce soir ». La chanson « Colimaçon », c’est d’ailleurs un texte que j’ai écrit et composé quinze jours avant de la sortir. J’aime bien mélanger ma voix avec des voix féminines. Et pour ce projet, je cherchais sur Clermont. D’un seul coup, c’est apparu comme une évidence, Pauline. Mais comme je ne l’avais pas vue en concert, depuis un certain temps, et pas eu trop de nouvelles. Pourtant, bien sûr, Pauline. Tout simplement, parce qu’elle a une voix incroyable. Je lui ai envoyé un message. Elle m’a répondu qu’elle était super motivée. Elle est venue à la maison. Nous avons pris une après-midi. Nous avons été assez vite. Et je lui ai dit « Tant que tu es là, tu ne veux pas en faire, une deuxième ! » (rires). (Avec pour résultat donc, l’enregistrement de la chanson #19). Je suis super content. J’espère que nous pourrons refaire de la musique ensemble. Déjà, nos voix se marient bien. Une femme pourrait avoir une voix magnifique, mais cela pourrait ne pas marcher avec ma voix. Mais là, en l’occurrence cela marche super bien. Et en plus, elle est très cool. Cela s’est passé très simplement, comme j’aime. Très calmement. Et le résultat est très bon. Mais elle a quand même une voix ! Je réécoutais des morceaux de Léopoldine avant qu’elle arrive. Elle a vraiment du talent. Et musicienne, en plus, au piano, elle est super forte.

  • En regardant cette vidéo, justement, ça a l’air tellement simple. Du genre, elle arrive, tu branches les micros et c’est parti. Est-ce qu’il y a quand même, de la mise en place, des répétitions ?

J’avais envie de bien mettre tous les crédits comme cela se fait. Je suis un peu de la vieille école, j’aime bien savoir, qui joue de la basse, du machin, du truc, tu vois ! Et essayer de mettre le contexte en avant. Et en l’occurrence, cette chanson-là, quand j’ai envoyé la démo à Marseille : Clément, avec Blanche et Andrew ont enregistré un truc, m’ont renvoyé l’instru sur laquelle j’ai chanté. Ensuite Pauline est venue. Sur cette chanson, il y a donc des personnes qui jouent ensemble, mais qui ne se sont pas vues et même qui ne se connaissent pas. Et ça marche. Pour « Colimaçon », je lui avais envoyé la chanson avec le texte chez elle. Elle a pu l’apprendre et la travailler un peu. Mais par contre, pour « 10 000 ans, ce soir », elle l’a découverte chez moi, après l’enregistrement de « Colimaçon ». Elle a appris très vite le morceau. Et nous l’avons fait dans la foulée, comme ça ! C’est de l’adaptation perpétuelle !

  • En tant que musicien, il y a en permanence un noyau dur autour de toi. Sur ce projet, tu as évoqué Clément, Olivier, mais il y a aussi Louise, pour l’aspect vidéo. Tu donnes l’impression d’avoir besoin de ce noyau dur, de cette famille de cœur, pour créer, peut-être pour être en confiance ?

Il y a ce côté-là, pour le coup très familial. Louise, c’est ma chérie, nous vivons ensemble. Olivier, nous jouons ensemble dans Garciaphone, mais c’est aussi mon beau-frère, donc c’est vraiment la famille. Clément, je le connais depuis 15 ans. C’est sûr qu’avec eux, je me sens en confiance. Mais ils sont aussi sacrément talentueux, j’ai de la chance d’être entouré par autant de talents. Si Clément était nul à la basse, l’amitié que j’ai pour lui ne suffirait certainement pas. (rires). Ils sont vraiment forts. Avec Louise, on s’amuse bien à faire des clips ensemble. Enfin, c’est surtout Louise qui bosse, je suis un peu l’inspecteur des travaux finis !

Matt Low et Clément
  • Tu interviens certainement sur l’écriture et même si les clips ne racontent pas forcément des histoires en tant que telles, j’imagine qu’il y a toujours une idée de base ?

Au début, disons sur les dix premières chansons, j’étais très impliqué à ses côtés. Et puis au fur et à mesure, j’avais pas mal de trucs à faire, elle prenait le truc en main. C’est chouette. J’aime bien l’idée que ce projet me permette de faire des choses que je n’avais jamais faites, mais aussi à d’autres gens comme Louise, de faire des choses qu’ils n’avaient jamais réalisées. Elle n’avait jamais tourné de clips. Elle avait fait dans ses études, quelques trucs, mais pour le projet, elle a découvert le logiciel. C’est ce que j’aime dans ce projet : permettre à mes proches de découvrir d’autres choses, des choses qu’ils aiment faire en plus. Elle s’éclate vraiment à faire ça. Et j’avais dans l’idée que ce projet peut créer une sorte d’émulation, de mouvement qui permettent à pas mal de gens de s’exprimer d’une façon ou d’une autre, que ce soit musicalement, par les clips.

  • Tu veux dire qu’il y a un côté « Do It Yourself », comme dans le punk de la fin des années 70 ou au début des années 80 ?

Carrément ! C’est vrai que c’est un métier de faire de la musique, mais je suis souvent mal à l’aise avec les termes de professionnalisation que t’entends souvent. J’aime bien ce côté artisanal, mais sans se prendre trop la tête, ce côté, on fabrique quelque chose, tous ensemble. Faire de la musique, c’est marrant quand même, c’est fun et voilà une façon marrante de créer. Les gens autour de moi peuvent aussi y trouver leur compte. Clément a fait de l’enregistrement. La chanson qui sort ce soir, c’est lui qui l’a mixé. Moi aussi, j’ai mixé des morceaux, ce que je ne faisais pas avant. Chacun rajoute des cordes à son arc, en fait. Chacun peut progresser, j’aime bien cet esprit général d’évolution.

(Nous engageons la conversation sur Don Letts, l’artiste anglais, d’origine jamaïcaine, très lié au mouvement punk et notamment aux Clash, devenu vidéaste un peu par hasard en filmant le punk de l’intérieur.)

  • « Il s’est révélé dans le faire, finalement ».

Souvent de faire quelque chose que tu n’avais jamais fait, entraîne une naïveté dans la démarche, qui amène quelque chose. Cela ne marche pas à tous les coups, mais je parle de cette naïveté d’ordre technique : un logiciel, un machin, tu sais pas trop l’utiliser, tu bidouilles. Et cette bidouille-là, peut donner des choses surprenantes. Nous ne sommes pas obligés de rester dans nos petites cases prédéterminées. Ma copine, elle est architecte par exemple, ce qui n’a pas vraiment de lien avec la vidéo. Nous pouvons faire des choses super bien, sans être des pros. Je suis très content des clips, très content du son des chansons, dans l’ensemble. J’aime autant ça, que ce que j’ai pu faire en studio. C’est sûr que cela ne sonne pas comme au Black Box, avec Peter (NDR : Peter Deimel, technicien du son très renommé, ayant monté ce fameux studio avec Ian Burgess, aux débuts des années 90, près d’Angers). Ce n’est pas la même qualité de son, mais j’aime autant. Attention, ce n’est pas à l’arrache, parce que c’est fait avec beaucoup de sérieux. Mais voilà c’est bricolé, mais avec sérieux ! (rires)

  • Sur la chanson #9, tu fais une reprise de Kate Bush (NDR « Wuthering Heights », extrait de l’album « The Kick Inside » sorti en 1978). C’est très beau quand un mec comme toi reprend une artiste, une musicienne, aussi talentueuse, une femme aussi inspirante. Quelles sont les femmes qui t’inspirent en tant que musicien ?

Ce sont des références assez classiques, mais j’adore Cat Power. Je suis sur le cul, sur pratiquement tout ce qu’elle fait, c’est magnifique. J’aime bien aussi les Cardigans et leur chanteuse Nina Persson. J’ai vraiment aimé les feat qu’elle a faits avec Mark Linkous de Sparklehorse, sur l’album « It’s a Wonderful Life » par exemple (sorti en 2001, sur le label Devil in the Woods). J’aime aussi beaucoup Shannon Wright, PJ Harvey et la copine de Kurt Vile, Courtney Barnett. Il y en a pleins en fait !

  • Comment se fait-il alors que tu reprennes Kate Bush, alors ? C’est plus une rencontre avec une chanson qu’avec une artiste ?

C’est vrai que cette chanson-là, je l’écoute sur Nostalgie, depuis que je suis tout petit, comme tout le monde. (rires) Et je la trouve magnifique. L’année dernière, j’avais appris à la jouer. Des fois, à la guitare, t’as envie d’apprendre des trucs ! Je la jouais de temps en temps. Je me suis dit « Pourquoi ne pas l’enregistrer ? ». Cela s’est fait en Bretagne où je vais souvent, le clip aussi. C’est un peu là-bas que j’avais commencé à la chanter. Il y avait une espèce de truc qui se goupillait bien. La chanson est incroyable. Ce qui m’a donné aussi l’envie, c’est Alain Bonnefond, que je vais souvent voir en concert. Il joue avec les copains, et reprend « Army Dreamers » de Kate Bush. Il en fait une version hallucinante, avec sa voix grave. « Pourquoi pas moi, alors ? » J’aime bien pour les reprises, reprendre des chansons d’artistes avec des voix aiguës. Je les chante comme je suis, avec ma voix. J’aime faire des reprises différentes, je vais souvent « taper » dans les voix plutôt aiguës et du coup du côté des femmes (rires), pour avoir un vrai effet de contraste.

  • Est-ce qu’il y aurait d’autres reprises, justement, que tu aimerais intégrer dans ce projet ?

Oh, il y en aurait plein !

  • Si c’était Cat Power, par exemple, laquelle reprendrais-tu ?

(Il réfléchit longuement)

Je m’essayerais peut-être à « The Greatest », mais le choix ne serait vraiment pas évident. Par contre, je ne crois pas que je vais refaire de reprises avant la fin du projet, car j’ai vraiment encore énormément de chansons (rires). Par contre, très bientôt, des copains organisent un tribute à Neil Young, avec des reprises des uns et des autres, au Baraka (un club de Clermont-Ferrand, NDLR). Je vais en faire une ou deux, je ne sais pas encore lesquelles, mais je suis grand grand fan de Neil Young. Voilà encore une voix aiguë ! (rires)

  • Pour conclure, nous pourrions dire que ce projet est finalement une sacrée aventure, non ?

C’est sûr c’est vraiment génial. Mine de rien, cela peut être lassant ! Sur un long projet comme ça, le bon moyen pour ne pas se lasser, c’est de multiplier les collaborations, les façons de faire. C’est une aventure, c’est sûr. Mais cela devient très vite naturel. J’avais envie de mettre en avant le côté, « Work in Progress ». Mais c’est très prenant, il va falloir digérer tout ça, avant d’aller sur l’album.

  • Justement, tu nous avais bien mis l’eau à la bouche, avec ton EP « Hangar Bleu Nuit ». La perspective d’un album nous séduit beaucoup. Ce serait pour quand ?

2018, mais je n’ai pas vraiment commencé. Je suis encore dans mes chansons, « Une chanson par semaine ». Mais après je vais me mettre à travailler sur l’album. En sachant qu’il n’y aura que du nouveau. Je fais tellement de choses, avec le Delano Orchestra, avec Garciaphone, que quand je vais reprendre la guitare, les choses vont sortir de façon un peu différente. Pour l’enregistrement de l’album, j’aimerais beaucoup enregistrer des chansons très récentes. Quand tu enregistres et que les chansons datent déjà de six mois ou plus, c’est déjà vieux en fait. Je pense que je vais commencer à enregistrer au printemps pour une sortie à l’automne. C’est un peu comme dans la vie, tu manges et tu digères pour être bien. Si tu as mangé une nourriture saine et équilibrée, tu es plus en forme et prêt à faire de belles choses. C’est un peu la même chose, en ce moment, pour moi question musique (rires). Je n’ai pas trop touché la guitare depuis quelque temps. Elle est là, je la regarde, elle me regarde.

Depuis cette interview, la scène musicale clermontoise a perdu un musicien rare, en la personne de Christophe Pie. Mathieu était très proche de lui, et nous imaginons à peine au combien, cette disparition a pu le toucher. Néanmoins Matt Low a décidé de poursuivre ce projet, d’une chanson par semaine, au-delà de la limite, qu’il s’était fixé : une belle façon, certainement de rendre un dernier hommage, à son ami et complice, et de célébrer cet amour commun de la musique, qu’ils partageaient avec tellement de passion.


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Laurent Thore

Laurent Thore

La musique comme le moteur de son imaginaire, qu'elle soit maladroite ou parfaite mais surtout libre et indépendante.