[Exclusivité] [Clip] Mathilde Forget – Les détours

Lundi, il y a eu « Les détours ». Une voix et une musique pour donner son souffle à la désillusion amoureuse. Aujourd’hui, Mathilde Forget revient sous le regard de Pauline Goasmat (Paucket Films) pour se livrer corps et âme dans un clip.

C’est la lumière qui ouvre. C’est l’allumette qui se craque. C’est la lueur qui se fait. Signe que tout n’est pas encore perdu. Que tout n’est pas à perdre. C’est ainsi que Mathilde Forget prend la route dans « Les Détours ». Pourtant très vite, la flamme s’éteindra. Le verre se brisera au sol. Mais tout n’en restera pas là. Parce que tout n’est pas encore dit. Parce que tout reste à dire. Et c’est là, sous nos yeux, que vont se tracer les chemins sinueux. Les détours. Se jetant dans la gueule du loup. Précipices vertigineux. Sur une terre des plus brunes. Dans un air des plus pesants. Dans un combat des plus dignes.

Mathilde Forget ne raconte pas des histoires. Elle ne raconte pas des parties de vies, ni d’anciens souvenirs. Sûrement qu’elle s’en nourrit. Bien sûr qu’elle s’en nourrit. Mais ses morceaux ne sont pas l’étalement d’une vie, de ses conquêtes, de ses défaites. Il n’en est rien. Mathilde Forget s’inscrit dans les sentiments. Dans eux seuls. Elle brode dans les sens. À elles seules, ses chansons sont des allégories d’états.

De cette façon, il n’est sûrement pas bon de chercher un début et une fin. Une histoire. Une tragédie au clip. Alors, ce clip ne raconte peut-être pas ce qu’il y a à raconter, parce qu’il n’y a sûrement rien de très explicite à raconter. Il est fort et beau. Il est grand et gracieux. Parce qu’il ne dit rien. Parce qu’il suggère tout.

Mathilde Forget - Les détours
crédit : Pauline Goasmat

De la crainte. De la provocation. Du désir. De la passion. Le combat est empli de tout cela. Il s’habille de la nature bestiale et douce du loup et s’exalte par la danse. Peut-être, tout simplement pour nous rappeler que les sentiments prennent leur source dans ce qu’il y a d’inné et sauvage chez l’homme. Dans ce qu’il y a de plus corporel et viscéral. Il n’est pas question de tout laisser à la raison, Mathilde Forget se perd dans un ballet frôlant la pesanteur. Plongeant dans l’apesanteur. Danse explosive. Danse-exutoire. Un ballet qui fuira peu à peu vers la capitulation, comme vient le calme après la tempête. L’acceptation après l’amertume.

« Les détours » est beau comme une mise en abîme avant la sérénité. Comme dire adieu avec grâce.


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Juliette Durand

étudiante en cinéma, arpenteuse des scènes parisiennes et passionnée des musiques qui prennent aux tripes