[Live] MaMA 2014 – Jour 1

Comme l’an passé, indiemusic était partenaire média du MaMA pour son édition 2014, du 15 au 17 octobre.
Trois jours durant lesquels un large public s’est donné rendez-vous au cœur d’un 18e arrondissement en pleine ébullition. De Barbès à Pigalle, les pros des musiques actuelles sont allés écumer les salles de concert et les bars de quartier. Soit, au total, une vingtaine de lieux et une foison d’artistes à (re)découvrir.
Au cœur de la fosse ou au fond d’un petit bar cosy, nous avons choisi d’alterner ambiance survoltée et formule intimiste, révélation et tête d’affiche. Notre report journalier vise à retranscrire dans ses grandes lignes les concerts, les émotions et les beaux moments que notre équipe a pu vivre lors de cet événement incontournable de l’année. C’est parti !

Rocky
Rocky

Après avoir dévoilé sa sélection 2015 sur laquelle figurent bon nombre de noms bien connus de notre équipe : Fakear, Feu! Chatterton, Isaac Delusion, Baden Baden, We Are Match, Radio Elvis, Thylacine, We Were Evergreen et autant de coup de cœur, le dispositif d’accompagnement du FAIR (qui fête cette année ses 25 ans) réunissait sur la scène de la Cigale quatre révélations de ses précédentes années le temps d’une soirée. Étaient ainsi au programme de l’événement la douce Mina Tindle, le magicien Cascadeur, le poète de l’image et des sons Chassol et l’entraînant Rocky. Un éclectisme classieux.

Mina Tindle par Fred Lombard

Avec le charme et la quasi-innocence des premières fois, Mina Tindle nous offrira une courte, mais sincère session live de cinq chansons autour des titres forts de son second album « Parades ». Sur une voix pourtant sûre d’elle malgré la présence d’un pupitre sur le devant de la scène, la chanteuse a fait preuve d’une belle présence et offert aux spectateurs de la Cigale un set court, mais maîtrisé, touchant parfois à ce petit quelque chose d’essentiel.
On retiendra notamment de ce concert, l’excellente interprétation de « I Command », titre ô combien envoûtant, évoluant entre grand frisson et douce pesanteur, l’entraînant et rythmé « Pas les saisons » et la poésie plus délicate de « Taranta ». On regrettera juste de ne pas avoir vu le groupe au complet, comme sur sa superbe session live « Green Lagoon Live Sessions » dévoilée il y a quelques jours pour la sortie du nouvel album. Des choristes et quelques musiciens en renfort auraient apporté un plus non négligeable à l’atmosphère du lieu comme du concert.

Après cette première demi-heure de live, il est temps de rejoindre le cadre théâtral de la scène des Trois Baudets.
Rendez-vous est pris avec les Acadiennes Hay Babies (attention, ne pensez pas un seul instant à parler d’elles comme des Québécoises, ces grandes filles n’aiment pas qu’on les chiffonne à ce sujet).
L’ambiance est intimiste, et le cadre s’y prête bien. Confortablement installés et détendus dans leurs fauteuils rouges, les spectateurs sont calmes et à l’écoute de trois charmantes musiciennes et interprètes à l’accent aussi dépaysant que folklorique.

Les Hay Babies par Fred Lombard

Du folklore, parlons-en d’ailleurs ; au banjo, ukulélé et à la guitare, les Hay Babies usent de toutes leurs cordes pour émoustiller nos papilles auditives, et les harmonies vocales sont rarement en reste. Entre deux titres, quelques anecdotes sur les us et coutumes locaux, pleines de légèreté, viendront animer encore un peu plus ce moment partagé avec un public sous le charme, parfois tellement qu’il n’hésitera pas dans les premiers rangs à chanter et taper du pied avec le groupe.
On gardera d’elles le souvenir d’un moment généreux et amusé.

Après la pop et le folk, place au rock. Changement de lieu pour le Backstage de l’O’Sullivans, situé à deux pas du Moulin Rouge. Pour deux concerts aussi, ceux des Écossaises de Honeyblood et des Irlandais de Kid Karate.

Du côté d’Honeyblood, dont le line-up a changé suite au départ de Shona McVicar, qui officiait auparavant derrière les fûts, on retrouve la charmante Stina Tweedale, tout heureuse de clôturer sa tournée européenne par cette date parisienne accompagnée de sa nouvelle partenaire à la batterie, l’énergique Cat Myers.
Plus nerveux, plus costaud qu’en studio, Honeyblood sur scène évolue avec animalité tout en gardant une part de délicatesse, notamment lors des échanges presque trop adorables de Stina avec son public d’un soir.

Honeyblood par Fred Lombard

L’intégralité ou presque de son premier album sera joué ce soir-là sur scène, de « Fall Forever » au tube « Killer Bangs », à l’exception toutefois de « Biro ». On appréciera particulièrement le savoureux tube « Super Rat » et ses mots pas franchement gentils à l’encontre de la gent masculine.
Quelques regrets cela dit, notamment l’absence de chœur chez Cat, et une distance trop marquée entre les deux musiciennes qui auraient gagné à jouer davantage côte à côte pour donner plus de spontanéité à l’ensemble.

Du côté de Kid Karate, on ne s’embarrasse pas avec les genres. Entre heavy rock bien fat, indie entraînante et mélodique et parfois cold wave, le trio de Dublin ne nous a pas laissés indifférents.
Malgré le peu de public présent dans la salle, l’énergie transpirante du projet a eu l’effet d’un hameçon rameutant l’ensemble des spectateurs au premier rang. On a d’ailleurs vu un groupe de filles, certainement déjà sous le charme des trois garçons, se laisser particulièrement emporter par l’imparable fougue jeune du groupe.
Arrivés habillés, c’est dévêtus de leurs tee-shirts, que le chanteur et guitariste Kevin Breen et son acolyte bassiste Ian McFarlane termineront le concert avec une énergie folle et l’envie de marquer les esprits.

Kid Karate par Fred Lombard

À la fin du concert, un titre tout autre résonne dans notre tête : « Everybody wants to kung ku fighting ». Vous l’aurez compris, on a passé un bon moment en présence de ces Irlandais.
Et comme pour Honeyblood, on regrettera un son parfois trop lourd et nerveux, étouffant grandement la mise en avant des voix.

Comme la soirée avait commencé à La Cigale, nous avons donc décidé d’y revenir pour revoir les épatants Rocky.
Véritable confirmation sur scène, le projet dance pop emmené par la charismatique et charnelle chanteuse Inès a tout donné dès ses premières minutes.
La célèbre salle parisienne du Boulevard de Rochechouart et son public ont vibré au son des claviers et des percussions tropicales et chaleureuses. Entre fraîcheur, envie de danser et de se mouvoir au milieu du public, on s’est laissé emporter par l’envie et la spontanéité des 5 artistes.

Rocky par Fred Lombard

Un vrai déploiement de bonne humeur, de charme (que celui qui reste insensible au chic et à l’interprétation habitée de la belle Inès lève la main ! ) tristement interrompu au bout de 40 minutes de set, – alors que Rocky se disait prêt, comme un (kitschement) célèbre groupe toulousain à nous faire danser jusqu’au bout de la nuit -, par une fermeture des rideaux sur le groupe alors que l’un des titres n’était pas encore achevé. Incompréhension et choc du côté du public comme du groupe, qui aurait pourtant aimé célébrer d’une bien autre manière la fin de son concert pour l’anniversaire du FAIR. Vraiment dommage tellement c’était bon !


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Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques