[Photos] LUPO au Ferrailleur

Chaque fin de semaine durant l’été, s’il y a un rendez-vous bien inscrit dans l’agenda des Nantais mélomanes ; c’est sûrement celui des concerts sauvages, en plein air et gratuits proposés par le Ferrailleur en tout début de soirée. Empiétant sur la chaussée piétonne, installés face aux bars, les artistes ouvrent ainsi, entre les badauds et les habitués posés en terrasse ou dans les transats, la soirée suivante sous les projecteurs du café-concert. Ce vendredi, il est un peu plus de 19h quand le trio ligérien LUPO investit la scène éphémère. La fraîcheur ventée des bords de Loire se fait bien ressentir. Faisant dos à un soleil couchant brûlant presque la rétine des spectateurs, avant de disparaître doucement derrière les buttes de Chantenay, René Bergier au chant, Nicolas Hild aux percussions et Fabien Tabuteau aux machines et synthés sont d’accueil, le sourire aux lèvres, heureux, fiers également, de présenter et surtout de partager, en avant-première leurs nouvelles compositions ; celles qu’ils traînent avec eux en studio et en répète depuis des mois ; celles qui figureront sur leur premier album à paraître début 2023. Ce sera pour le public nantais une heure bien dense, habilement dosée, d’un set passionnant, affirmant son identité propre entre chanson, pop urbaine et électro dont la prose intelligible, solennelle, mais aussi virevoltante du charismatique René retient la saveur – lui qui fut leader pendant près de 15 ans du groupe guérandais La Belle Bleue. Au micro de LUPO, René a cette habileté à projeter dans l’esprit du spectateur l’image mentale de ses histoires transcendées et de ses échappées solitaires. Comme une thérapie en opération à cœur ouvert, LUPO chante les maux et les espoirs de son époque, avec l’émotion de l’expérience et la sensibilité de l’instant présent. En pleine osmose avec un public captif et réceptif, porté par un enthousiasme radieux et une énergie nouvelle, le trio évoque ce passage de relais poétique, où la réalité côtoie l’utopisme, entre Cabadzi, Feu! Chatterton et Eiffel. En français dans le texte, universel au fond.


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Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques