Après plus de dix ans d’activité militante auprès des indés, ce qui nous passionne et nous fédère tient finalement à notre capacité à recevoir et être un passeur de la création. Échanger avec les artistes autour du cheminement artistique, intellectuel et sensible qui nourrit leurs œuvres ; des premières ébauches à l’objet final ; n’a de cesse de nous fasciner et d’éveiller notre curiosité tout autant que notre appétit d’en découvrir de nouvelles. Aujourd’hui, nous partons à Nantes à la rencontre de Lowpkin, ce trio tout jeune composé de vieux baroudeurs du rock et de la scène électronique française qui agitent leurs neurones et triturent leurs machines et outils sur scène et en studio depuis un bon quart de siècle. Entre post punk, krautrock, shoegaze et dub, la musique implantée dans nos deux hémisphères par Laurent Audouin (basse, claviers et programmation), Vincent Bazille (batterie et programmation) et Julien Brevet (chant, guitare, clavier et programmation) nous appelle à la danse et à la fusion. Avec leur premier EP « Next Value », fraîchement dévoilé fin septembre, Lowpkin prouve à qui veut bien l’entendre qu’il sait y faire en matière de vrombissement. Rarement une section rythmique n’aura si bien tenu le premier rôle sur un disque, en invitant l’auditeur à se laisser progressivement – si ce n’est immédiatement – happer par son énergie vibratoire redoutable. Six titres qui remuent ardemment et communient pleinement avec le vivant pour convier chacun.e à une transe collective euphorique, à la destination tantôt futuriste voire cyberpunk, tantôt spatiale et aérienne, à des milliers de lieux de toute gravité terrestre. Nous profitons de la sortie ce jour de leur nouveau clip « Goodbye my Love », second titre de l’EP, pour convier les trois musiciens à lever le voile sur ce mystérieux clip en noir et blanc où l’expression de la danse est pleinement incarnée par sa collaboration esthétique et dynamique avec la danseuse et chorégraphe Aurélie Burgeot.
« Goodbye my Love » est l’un des six titres de notre premier EP « Next Value ». Ce mini-album est l’aboutissement d’un travail d’un peu plus de trois années pendant lesquelles nous avons tous les trois commencé à définir les contours musicaux de Lowpkin pour finalement composer et produire nos premiers morceaux. Nous avions cette envie commune de faire danser les gens. Une sorte de « leitmotiv ».
« Goodbye my Love » représente relativement bien l’esprit de notre album : un bloc basse-batterie dansant et affirmé sur lequel se pose un chant mélancolique, une guitare et des nappes de claviers un peu noises. On aime particulièrement ces contrastes-là, saupoudrés de new-wave et de psyché-électro. Les paroles parlent d’une histoire d’amour qui se termine. Quelle qu’en soit la raison, le narrateur y explique que cette séparation sera inévitable, qu’elle sera grandiose et un brin égocentrique.
Comme tout notre travail autour de Lowpkin, ce clip a été initialement pensé et réfléchi à trois, dans un esprit « do it yourself ». Julien qui est en charge de la réalisation des clips avait proposé une image en noir et blanc, des lumières mouvantes sur les corps et les visages, une caméra encerclant les sujets filmés et une interprétation de notre musique à travers le prisme de la danse.
Nous avions besoin d’un espace suffisamment vaste et d’une « cage » noire. Nous avons pris contact avec le THV de Saint-Barthélemy-d’Anjou (49) qui nous a ouvert ses portes pour filmer nos images. Tout s’est fait en une journée.
C’était une évidence de confier les lumières à Stéphanie Sourisseau (entre autres l’éclairagiste d’IDEM et d’El Barön Brissetti) qui a su concrétiser les effets de lumière que nous imaginions tout en apportant sa patte artistique « lumineuse ». Benoît Lesaffre de Terre de Pixels nous a une nouvelle fois suivis. Comme pour notre précédent clip « We’ll Dance on The Ground », il a su mettre à notre disposition ses caméras, ses compétences, son œil et ses conseils techniques.
Nous avons proposé à la danseuse et chorégraphe Aurélie Burgeot avec qui Julien travaille depuis une dizaine d’années l’idée de participer à cette petite aventure. Elle a accepté immédiatement. Aurélie possède une merveilleuse capacité d’écoute et d’improvisation. Nous lui avons expliqué notre scénario succinct et notre souhait de pouvoir filmer « l’expression par le corps d’une scène de vie » plus qu’une « performance de danse contemporaine ». Elle nous a proposé ce personnage qui traverse de multiples sentiments, de la douceur à la folie, de l’étonnement à la colère, ces instants de violence, de chutes incontrôlées, ces ruptures presque schizophréniques. Les moments de prises étaient magiques. Observer Aurélie s’approprier notre musique par la danse nous a particulièrement touchés ; elle est devenue pleinement le personnage à qui s’adresse les paroles du morceau.
« Goodbye my Love » est le second clip de Lowpkin après « We’ll Dance on the Ground » tourné dans une carrière de Doué-en-Anjou. D’autres suivront. Nous espérons idéalement « cliper » chacun des titres de ce premier disque.
Nous sommes très heureux d’avoir pu concrétiser la sortie de notre premier EP dans cette période compliquée, car c’était important pour nous de présenter Lowpkin à ce moment-là. Bientôt, nous nous enfermerons à nouveau dans notre local pour préparer notre set live qu’on espère pouvoir présenter à partir de début 2022.
« Next Value » de Lowpkin est disponible depuis le 22 septembre 2021 chez Yotanka.
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