Leur nom vient d’un anarchiste américain condamné à mort. Leurs chansons abordent des sujets sombres comme les violences policières. On pourrait s’attendre à une musique type post-punk chauve-souris, froide et impersonnelle. Mais si je vous disais que ça sonne comme un groupe de punk sous LSD qui s’amuserait à jouer avec les codes de la J-Pop ?
Les Louis Lingg sont des vieux briscards (un premier disque en 2007 et plus de 200 concerts à leur actif), mais ils jouent comme s’ils venaient de débarquer avec l’envie de tout casser. En trois chansons, complétées par leur version instrumentale, ce nouvel EP envoie un bel uppercut du droit avec le sourire aux lèvres.
« Manspreading on the Metro » ouvre le bal avec un punk qui sonne sale et méchant, avant d’offrir un refrain entraînant qui jure avec les intentions belliqueuses initiales. On oscille ainsi constamment entre deux mondes.
Impression renforcée par l’alternance des deux voix. Josh sonne comme un Anglais énervé avec l’envie d’en découdre avec le monde entier, avec une hargne qui rappellerait presque un certain Keith Flint de Prodigy. Julie, quant à elle, apporte un contrepoint mélodique et les deux semblent autant se montrer les dents que d’avoir envie de pogoter en parfaite symbiose dans une rave survoltée. On se retrouve constamment entre chaos et harmonie.
Le deuxième titre, « They Stole the Rave », témoigne de cette fusion explosive. Une intro qui vous projette dans une salle d’arcade japonaise, un refrain hymnesque ; tous les ingrédients sont réunis.
« Nomad Spirit » clôture cette première partie de compos originales avec des claviers qui sentent bon les Rentals et un chant en japonais.
Bref on n’a pas le temps de s’ennuyer, les Louis Lingg s’accommodent très bien de ce format court en mettant les bouchées doubles. C’est bref, c’est intense, c’est tout ce qu’il faut pour être heureux !
« Can You Hear the Uproar? » de Louis Lingg and The Bombs est disponible depuis le 29 mars 2024.
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