Cinq ans après « Teen » (Born Bad, 2015), rien ne semble avoir calmé la colère sociale ni la verve politique de Lonely Walk. La formation post-punk bordelaise nous revient en ce début d’année avec un troisième album homonyme, en porte-étendard d’une gronde populaire qui ne lâchera rien. Claviers stridents, chant d’outre-tombe, riffs épileptiques, batterie soutenue ; c’est dans ce climat de tension, de suffocation presque, que s’imposent implacablement dix titres froids, désabusés et retentissants écrits entre l’élection de Donald Trump et la mort du premier gilet jaune. Cette ambiance, c’est celle de la fin d’un monde en train de s’écrouler.
À la veille de ce troisième album, Mickaël Appollinaire (chant) et son Lonely gang nous offrent en exclusivité « Fake Town » comme pour sonner les douze coups de ce retour au punk. Sur un étrange et hypnotique clip en animation signé Mathieu Desjardins – où des corps disséqués voient jaillir de leurs entrailles des aliens cyclopes – Lonely Walk fait dans l’expéditif et le (très) soutenu. Couleurs chaudes, villes en flammes et métamorphoses rythment cette course effrénée et ce chaos incertain.
En deux minutes quarante de mantras rock entonnés avec conviction et sans fausse manière, les Lonely Walk livrent un témoignage on ne peut plus clair et d’actualité : celui d’un monde ravagé au bord de l’embrasement. Qu’on ne rêve plus, il est temps de se réveiller !
« Lonely Walk » de Lonely Walk, sortie le 24 janvier 2020 chez Permafrost, Kerviniou Recordz et I Love Limoges records.
En concert le 7 mars à la galerie L’irrésistible fraternité (Limoges), le 14 mars à l’Espace B (Paris), le 21 mars au Café Pompiers (Bordeaux) et le 25 avril au Jardin Moderne (Rennes).
