Avec « If You Wait », London Grammar se livre à un véritable tour d’équilibriste dans l’émotion pure d’une virée urbaine sous anxiolytiques.
Les influences ne se trompent jamais, qu’elles soient musicales, environnantes ou physiques. Magnétisme oblige, elles arrivent à inspirer toujours un peu plus leurs hôtes jusqu’au point de non-retour, telles des muses avares de savoir. L’inspiration ne cesse d’exister, surtout dans des hauts lieux musicaux où les plus belles compositions naissent de l’erratique envie du « toujours plus ».
Sortant de l’étrier pop rock anglo-saxon, la nouvelle révélation londonienne London Grammar s’anime dans une pop urbaine teintée de spleen électronique. La voix de Hannah Reid, classiquement dépourvue de particularités, s’aligne au milieu de la puissance de Florence Welsh (Florence + The Machine) et de la sensualité de Lana Del Rey. Avec ceci, deux musiciens, Dot Major et Dan Rothman, développent une sonorité portisheadienne, une douce et polie électronica déjà entendue dans le mainstream actuel. En plein chauvinisme, on pensera à la musicalité de Daughter, la torture en moins, et aux arrangements guitares/basses de la syntaxe The xx qui se noient dans les douces notes du trio.
Avec la publication sur Souncloud en décembre dernier de leur premier titre « Hey Now », ce trio a animé instantanément la toile dans la rubrique des groupes à suivre. Leurs nuances musicales intéressent vivement les critiques, mélomanes avisés et autres néophytes. Leur EP « Metal & Dust », sorti en début d’année, se place directement dans le top des ventes iTunes. Puis juin fait surgir leur mélancolique et titre « Wasting My Young Years ». La sonorité éthérée de cette balade se mixe aux douces plaintes de la voix couvée de Hannah. L’album « If You Wait » est donc la suite logique qui fait éclore d’autres trésors « Stay Awake », « Sights », « Interlude (Live) » et le surprenant « Flickers » avec son dénouement tribal.
Quoiqu’il en soit, on aime se mêler à cette grammaire. On vague dans l’ambiance exaltante de Londres. On aime ses rues, ses courants d’air, ses rares éclaircies, son extravagance, ses humeurs folles, ses nuits, sa frénésie inépuisable, sa protection, sa sérénité, ses belles influences qui conjuguent à merveille la bande-son d’une vie urbaine dont on ne pourrait se passer.
« If You Wait » de London Grammar, sortie le 9 septembre 2013 chez Metal & Dust Recordings.
