[LP] Lex (de Kalhex) – Satori

Beatmaker du crew Kalhex et boss du label Akromégalie Records, l’artiste Alex Besikian, alias Lex, signe un troisième album solo de hip-hop instrumental sous le signe du Japon, mêlant jazzbeat old school et lyrisme downtempo dans une série de paysages en mouvement.

À Paris, les structures musicales accompagnant le renouveau du beatmaking sont peu nombreuses mais prolifiques et ne cessent d’explorer cette culture sous tous les angles. Il y a déjà l’incontournable Cascade Records, qui s’est taillée une place de choix avec des artistes comme Zerolex, Cotton Claw, Nikitch ou encore leur récente sortie du beatmaker Yotaro. De tête, il y a également Menace, label du jeune beatmaker Midori, qui s’est occupé de sortir des œuvres de Jeremy Talon, Ill Sugi ou encore Hugo LX. Et, dans ce petit écosystème où cohabitent des mondes artistiques très divers, on trouve Akromégalie Records, chez qui l’on croise Pete Flux & Parental, Le Makizar et Kalhex.

Avec ce projet, Lex (de Kalhex) et ses amis artistes ont les moyens de faire vivre leur art sans les contraintes de l’industrie. Et c’est en toute indépendance, via la plateforme Ulule, qu’il s’est donné les moyens d’aller au bout de sa démarche, en accompagnant « Satori » (l’illumination chez les bouddhistes), d’un artbook financé par les donations de ses auditeurs.

Dès les premières minutes de « Setting Stones », Lex nous enveloppe dans un cocon de nappes scintillantes et de rythmiques langoureuses. Les instrumentaux s’enchaînent et dessinent les contours d’une fresque électronique élégante, à base de ritournelles accrocheuses, comme le brillant « Unreal » ou l’entêtant « Higher Ground » et son rythme midtempo sur un piano limpide. Certaines versions du projet contiennent deux morceaux bonus du plus bel effet, en collaboration avec Segawa Tatsuya (trompette) et Uyama Hiroto (Tenor Sax).

Avec une orchestration empruntant aussi bien au jazz qu’au downtempo, le beatmaker nous offre une ballade dans les bribes de ses voyages au Japon, reconstituées en mélodies à la matière mouvante, qui nous invitent à contempler le monde qui nous entoure, extrait de sa frénésie. Ce nouveau projet est l’épanchement d’une âme sensible et, quand vient le final sur le sax d’Hiroto, l’artiste nous jette dans un doux matelas de mélancolie, surfant sur les harmonies d’un jazz japonais 80’s. Entre le passé et le présent, cet album est un pont entre différentes époques et différentes cultures, au-delà duquel résonne un éveil spirituel à base de beats et de claviers raffinés.

« Satori » de Lex (de Kalhex) est disponible depuis le 8 mars 2017 chez Akromégalie Records.


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Etienne Poiarez

Étudiant en master d’information-communication à Paris 3 Sorbonne-Nouvelle. Éternel adepte de Massive Attack et passionné de cinéma, d'arts plastiques et de sorties culturelles.