[Interview] Las Aves

Les membres de Las Aves, groupe pop rock énergique et explosif, s’attardent sur la formation de ce projet musical singulier. Une résurrection réussie pour les anciens The Dodoz, avec un tout nouvel univers, plus électronique et ardent. Leur premier album, « Die In Shanghai », débarque cette semaine !

crédit : Lucie Rimey Meille
crédit : Lucie Rimey Meille
  • Pour commencer, pourquoi être passé du projet The Dodoz à Las Aves, avec la même formation, mais un univers musical complètement différent ?

Jules : Quand on a arrêté The Dodoz, on a fait un petit break ; on était épuisé parce qu’on avait fait beaucoup d’années de tournées et énormément de concerts, et on ne savait plus trop ce qu’on voulait faire. On était un peu perdu. Du coup, on s’est laissé un peu de temps, chacun vaquait à ses occupations. Lorsqu’on est revenus en studio, on n’avait pas les mêmes moyens qu’avant, on ne pouvait pas enregistrer tous en live par exemple, donc on a composé d’une façon toute nouvelle, on a appris à se servir de synthés, on a appris à enregistrer. Il y avait quelque chose de moins rock, et ça correspondait plus à des influences qu’on avait nous, plus électroniques, plus hip hop, plus R’n’B, plus expérimentales, qu’on ne pouvait pas faire avec juste des guitares. On avait des machines, c’était long, mais on a pu apprendre à se servir de plein de choses et il en est ressorti un truc nouveau auquel on ne s’attendait pas. On aime bien se surprendre nous-mêmes, donc on s’est dit que c’était cool.

Géraldine : C’est vrai que, d’une manière générale, on a beaucoup de mal à se définir.

Vincent : Sur Facebook, on a mis art pop et future wave.

Géraldine : On en change souvent parce qu’on ne trouve pas l’appellation parfaite

Vincent : On est curieux de voir ce que les gens disent en fait, du moment que, pour eux, ça sonne nouveau ; c’est tant mieux !

  • Du coup, pour Las Aves, quelles sont vos principales sources d’inspirations ?

Vincent :  Il y a les films des années 70 comme « Les Warriors » (« Les Guerriers de la Nuit » en France), qui nous ont un peu aidés à construire notre image.

Jules : On aime bien les films surréalistes, aussi. J’aime beaucoup Cronenberg, Jodorowsky ; tous les réalisateurs un peu étranges. On aime vraiment plein de choses dans le cinéma, donc c’est assez dur de savoir ce qui nous influence consciemment ou pas.

crédit : Sunny Ringle
crédit : Sunny Ringle
  • Pouvez-vous me parler du rôle de Dan Levy (NDLR : moitié du groupe The Dø), de la place qu’il prend au sein du projet ; et, surtout, comment en êtes-vous venus à travailler avec lui ?

Géraldine : Il a réalisé l’album. On a commencé à composer tout seul dans un home studio à Toulouse, on a fait pas mal de morceaux – une quinzaine – et on a appris à enregistrer en même temps, donc c’était un peu de bric et de broc. Au bout d’un moment, on a eu envie d’aller un peu plus loin, donc on lui a envoyé les morceaux. Il nous a répondu et a adoré ce qu’on lui a envoyé. Il est venu nous voir à Toulouse et, à partir de là, on a commencé à bosser ensemble. Il y a eu beaucoup de discussions, de débats, sur la musique en général et sur plein d’autres choses, et ça a permis de nous faire évoluer, au niveau de la composition, de l’enregistrement… Ensuite, on est allé dans son studio pour peaufiner la prod’ et passer la dernière couche de vernis.

  • Communiquer sur sa présence était une volonté du groupe ?

Jules : Ce n’est pas forcément une volonté, mais il a une place importante ; c’est le producteur et, en général, qui que soit le producteur, tu le mentionnes, à moins que ce soit vraiment quelqu’un d’inconnu. Je pense que ça nous donne aussi une crédibilité pour les gens qui apprécient ce qu’il fait.

Géraldine : Peut-être que ça peut créer une espèce de mini-filiation, parce qu’on fait aussi beaucoup de concerts avec The Dø.

Jules : Après, nous, on n’a jamais voulu insister. Les gens en parlent, alors ça revient souvent dans les conversations.

  • Et ce n’est pas problématique d’être associé à cette image ?

Vincent : Non, parce qu’on ne l’est pas tant que ça au final. Il fait partie de la création de l’album, mais en live, notre groupe sonne très différent de The Dø.

Géraldine : On ne se fait pas écraser non plus par le poids de son nom, on ne ressent pas ça du tout : on a notre propre identité.


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Lucie Rimey Meille

Photographe - majoritairement argentique - basée à Lyon, je rencontre des artistes et réalise des interviews à mes heures perdues.