[Live] Ladylike Lily au Brin Folk

La Rennaise Ladylike Lily était de passage ce dimanche 23 mars à « Un Brin Folk », petit bar-restaurant angevin spécialisé dans les tartines et les desserts. Un concert comme à la maison.

Ladylike Lily © Fred Lombard

Un Brin Folk, c’est ce petit lieu qui ne paye pas de mine, à quelques enjambées de la Maine. Un cadre cosy et accueillant où l’on y grignote quelques tartines ou pâtisseries pour les plus gourmands, et où l’on discute en toute convivialité autour d’un verre de vin ou d’une bière locale. Quelques chaises et bancs complètent la chaleureuse installation. Tout est fait pour se sentir à son aise, et c’est bien ce qui fait le charme de ce lieu légèrement excentré du centre-ville.

Lieu ouvert aux pratiques artistiques diverses, l’étape de dimanche débutera par l’intervention bizarroïde d’une artiste-plasticienne mêlant projection vidéo, travail sur les séries, lecture et sculptures sur carton. Que dire de plus si cela nous a troublés et surpris.

Puis à l’heure du JT du soir, une vingtaine de personnes, tout au plus, se frayent un chemin vers la pièce libérée pour le concert, dans l’espoir de trouver une place, assise ou au sol pour assister au concert de Ladylike Lily à l’allure d’un showcase.
Initialement prévu une heure plus tard, le projet rennais jouera en lieu et place de SoOn Hot AnD SuNny (duo de reprise pop-folk angevin), en l’absence de Dorota (chanteuse du groupe Scarlet).
Première date de la tournée pour l’EP « Blueland », Ladylike Lily ou Orianne Marsilli, au chant, aux claviers/machines et guitares, est accompagnée de Stéphane Fromentin à la guitare. Une configuration essentielle et fonctionnelle, à même de retranscrire l’atmosphère si mystérieuse du projet.
Le fil d’Orianne est simple ce soir-là : revisiter sur plus d’une demi-heure, en huit titres et deux autres en rappel, un répertoire de trois disques, allant du premier EP de 2010 « On My Own » à l’album « Get Your Soul Washed » jusqu’au tout récent « Blueland ».

Il y a cette intimité qui se dégage de la voix, à la fois enfantine et tourmentée d’un passage à l’âge adulte, chez cette Bretonne de 26 ans. Il y a ces arrangements riches d’un travail sur l’ambiance, entre folk fantasmagorique et pop luxuriante. Il y a ce public du dimanche, silencieux, attentif, qui ferme à maintes reprises ses yeux pour mieux s’immiscer dans l’imaginaire d’une Ladylike Lily de passage pour la première fois à Angers.

Ce concert en comité réduit colle tellement bien à l’idéal d’un concert acoustique en appartement. On retrouve cette même proximité entre musiciens et auditeurs. Un lien se créé entre les pistes, par ces petits interludes qui annoncent ou racontent l’histoire de la suivante. Orianne se défend avec amusement de ne pas être timide, expliquant qu’il s’agit là de sa première date sur la tournée avec Stéphane. On n’en doutait pas, et c’est bien cette sincérité qui touche en plein cœur. Année après année, la musicienne rennaise reste profondément attachante et proche de son public par ses petits gestes de rien du tout.

Et comment ne pas tomber sous le charme des premiers titres, de ce folk-pop teinté de mystères et d’histoires pas toujours des plus heureuses, mais des plus touchantes, de « Creepy Bird » à « Bushrette » en passant par « Blueland ». Comme un entre-deux instable entre l’enfance et l’âge adulte, comme un refus de perdre son innocence.

Alors à notre tour, on perd la notion du temps, de l’âge, comme ce tout jeune garçon qui joue devant les deux musiciens, l’esprit ailleurs, le regard farceur.

On se laisse guider par cette voix hypnotique, multipliée à loisir par les machines, animée par les rythmes pré enregistrés, et par ces guitares qui dessinent l’émotion de l’instant ; électrique, apaisée ou confuse. On vit et vibre de ces tumultes instrumentaux qui transportent ailleurs. Les complémentaires « Grand Go » et « Who’s Next » renforcent la poésie sonore, l’immersion d’une écoute qui n’en finit pas de déborder de sentiments et d’aventures.

Ladylike Lily parachève son set sur l’habité « Prickling » avant de faire ses joyeux adieux sur l’adorable single « Pearl and Potatoes ». Il n’en fallait pas plus pour nous séduire en ce dimanche soir. Sur scène, Ladylike Lily, est bien à l’image de ses compositions, un univers musical définitivement à part, aux intrigues séduisantes, et à l’atmosphère de contes pour grands enfants charmante.


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Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques