Femme au bord de la crise de nerfs ; avec « TAPEZ », La Pietà conforte sa place d’ennemie publique numéro un de la bienséance et de la soumission aux diktats sociaux, pour notre plus grand plaisir. Ou comment rallier la vindicte totalement justifiée d’une héroïne moderne allant, depuis « La Moyenne » et bientôt grâce à son premier album, à l’encontre d’un mouvement humain condamné à la passivité.
Sans conteste, on appuie sur le chiffre « 4 » sur notre clavier. Car « TAPEZ », nouveau fracas vomissant l’inertie, dit tout haut, par la saisissante éloquence de La Pietà, ce que nous pensons tout bas ; et c’est exactement ce qu’on attend d’elle ! À la différence près qu’elle parvient, toujours, à avoir une longueur d’avance sur nos espérances. Ici défilent, une par une, les sources originelles du stress quotidien, les manques d’écoute, les habitudes qui ont la vie et la dent dure mais que personne n’ose jamais dénoncer. Quitte à se métamorphoser en vice de l’innocence, qu’une petite fille à laquelle on donnerait le bon Dieu sans confession crache au visage des zombies que nous sommes devenus. Quand la majorité sourit du fait d’un bonheur aseptisé, faux et désabusé. Quand tout se casse la gueule mais que l’on maintient la tête hors de l’eau. Au moins, La Pietà interroge : pourquoi ? On se sert dès lors de son cerveau, et les attitudes changement, radicales, bienfaitrices.
Montée en puissance. Burn out assuré. Plus l’action se resserre, plus le rythme s’amplifie, plus la voix laisse exulter la rage, mieux l’on comprend. L’intelligence de La Pietà, c’est de pointer l’évidence, acide, indigeste. De désigner la contenance de soi comme faute première de la résilience. Pour soigner le mal par le mal ; mais sans qu’il soit, une seule seconde, gratuit. Corrosif et exutoire, « TAPEZ » se savoure comme le conte réaliste et amer d’une déchéance. Mais se demande, en nous regardant droit dans les yeux : franchement, est-ce bien sérieux ? La réponse est limpide.
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