La Colonie de Vacances se tape un ptit LU

Une carte du french noise savamment redessinée par Electric Electric (Strasbourg), Marvin (Montpellier), Papier Tigre (Nantes) et Pneu (Tour) au Lieu Unique de Nantes.

crédit : Nicolas Nithart
crédit : Nicolas Nithart

Soirée math-rock dans tous les sens du terme, vendredi 26 octobre au LU, pour une digne mise en oreilles du festival Soy (ouvrant officiellement ses portes 5 jours après).

Un calcul décalquant : 1 salle, 4 groupes jouant en simultané, 1 fille et 10 garçons, 4 scènes, 800 paires d’oreilles, presque autant de bouchons anti-bruit, 105db de pression acoustique réglementaire, des cœurs à 160 bpm pour 90 minutes de psyché-noisy-post-punk-math-rock.
Une belle équation, sans retenues, pour une transe puissance 10.

Après quelques 1664, Pastis 51 ou un Get 27, beaucoup sont surpris en entrant dans le grand théâtre du Lieu Unique de voir non pas 1 mais 4 scènes, disposées aux 4 coins de cette salle transformées pour l’occasion en ring de boxe géant, avec des groupes sur leur 31 installés dans les corners, prêts à sonner le public perplexe, rassemblé au centre.

crédit : Nicolas Nithart

Sans ni une ni deux, une quadriphonie sans cacophonie est lancée dès les premiers ras de batterie. Les baguettes sont serrées fort, les mains suintent déjà sur les manches des guitares, les claviers jamais las donnent le La, les regards sont attentifs entre les groupes.

Pas d‘arbitre, pas de chef d’orchestre pour ce match sommé au sommet qui se joue sans filets, sans défilement possible.

En solo, par 2, par 4, les guitares ou les batteries uniquement, une formidable partie de ping-pong sonique se joue devant les yeux ébahis d’un public qui ne sait plus où donner de la tête de lecture.

« Restless », « Batatarama », « Roquedur »,  « Good radiation », des morceaux courts aux noms qui en disent long se développent  sans répit, sans pitié, sans compromis.

Pas d’emplacement idéal pour voir ou écouter un groupe. Le show rebondit de part en part, le son tourne, les oreilles ne comprennent pas ces notes qui surgissent de nulle part et de partout à la fois. Accélérations, décélérations, râles, mini loupés, les mousquetaires de la noise s’en donnent à chœurs joie.

On saute, on danse, on retient son souffle, on attrape un torticolis, on s’emmêle les jambes et les genres. Les compos s’enchaînent et se déchaînent à toute vitesse.

La jubilation monte à son comble jusqu’à une sorte d’orgasme collectif où tout le monde ressort groggy, direction le bar pour un petit remontant.

Le concept s’appelait La Colonie de Vacances.
Dites, les vacances, c’est pas fait pour se reposer ?

Allez, Merci, Merci, Merci et Merci tout de même !

festivalsoy.org
muraillesmusic.com/artistes/la-colonie-de-vacances/

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Nicolas Nithart

grand voyageur au cœur de la musique depuis plus de 20 ans