[Interview] Kursed

Alors que son groupe est en pleine tournée promotionnelle suite à la sortie du formidable « Misophone » en janvier dernier, Ari (guitare) a réussi à nous accorder quelques minutes de son temps afin de répondre aux questions que nous nous posions sur le projet montpelliérain Kursed, son album, ses concerts et ses ambitions.

crédit : Yoan Boutet
  • Bonjour et merci de bien vouloir répondre à nos questions ! L’année 2016 a été assez prolifique pour Kursed, avec un nombre de dates assez impressionnant, la sortie de « Apple » et, en ce début 2017, la parution de « Misophone ». Comment faites-vous pour gérer toutes ces contraintes en même temps ?

L’EP et l’album ont été enregistrés en même temps. On a commencé à tourner à la sortie de l’EP sans réellement s’arrêter depuis.

  • Kursed est en train de se tailler une réputation largement justifiée de bêtes de scène. Comment vivez-vous ce statut grandissant, et quels sont vos objectifs lors de vos concerts ?

On essaye de ne pas vraiment se préoccuper de ça. Ce n’est pas quelque chose de réfléchi, on fait nos concerts comme on les vit, spontanément. L’objectif va être de continuer à tourner au maximum, devant de plus en plus de public.

  • Venons-en à cet album, « Misophone ». On y découvre plusieurs facettes de votre personnalité artistique, du rock au blues en passant par des éléments plus folk. Est-ce un choix délibéré de votre part, ou tout cela se fait-il de manière inconsciente ?

On écoute de la musique quotidiennement et, même si le rock’n’roll est notre fil rouge, on écoute des styles de musiques très divers. Du coup, c’est quelque chose de très naturel cette mixité dans nos compositions ; c’est un élément qu’on ne veut pas refréner. On souhaite simplement que l’ensemble soit cohérent.

  • Quand sentez-vous, au fil des compositions, que vous tenez quelque chose, une chanson qui prendra toute sa dimension sur disque comme sur scène ?

Lors des phases d’essais en groupe : les idées fusent, le morceau prend son sens… On a, jusque-là, toujours eu la chance d’être d’accord sur le choix des titres qu’on voulait mettre en avant.

  • L’album démarre sur les chapeaux de roues avec le cri du cœur « Rock’n’roll » ; était-ce une manière pour vous de montrer dès les premières secondes « qui est le patron » ?

Il y avait cette idée déjà sur l’EP : présenter le groupe sous un angle franc. On voulait garder cette logique.

Depuis l’enregistrement jusqu’au tracklisting de cet album, on avait « cohérence » comme mot d’ordre ; on voulait montrer qu’on savait où on allait malgré les variations d’ambiances.

  • On découvre également des moments plus posés, voire psychédéliques, notamment sur « Almighty » ou « Archimedes ». Est-ce une volonté de brasser les genres et d’y injecter votre propre langage artistique ?

Encore une fois, oui, on aime la musique de manière variée, les albums dont les atmosphères diffèrent, et il n’y avait pas de raison qu’on bride le nôtre.

  • Comment se déroulent les sessions de composition et d’enregistrement ? Qui apporte quoi lors de ces différentes sessions ?

Le riff et la mélodie principale viennent de Hugo, qui les présente ensuite au groupe. S’ils sont jugés intéressants, on les travaille en répèt’, chacun y apporte son idée, on structure ensemble…

  • Comment vous est venue l’idée d’intégrer des cuivres sur le final de « Crow », et dans quel but ? Injecter du blues, de l’âme humaine à vos créations pour les rendre encore plus vivantes et humaines ?

On a toujours fait en sorte d’ajouter des sonorités uniquement si elles étaient mises au service de la chanson, si le titre le demandait. Pour le coup, Lionel Buzac (Soma) avait eu l’idée de doubler la basse avec un tuba sur les couplets, et on a voulu intensifier le final avec ce côté clownesque et mélancolique qu’apporte la trompette.

  • « Love Of Death » a un côté « gueule de bois » après le tumulte. N’était-ce pas risqué de finir sur un tel titre ? Et pourquoi l’avoir choisi pour conclure un album débordant d’une énergie folle pendant près de quarante minutes ?

On aime cet angle : terminer l’album avec un côté intimiste, dépecé. Il y a toujours cette volonté que le disque raconte une histoire à travers ses différentes humeurs.

  • On vous connaît pour vos concerts énergiques et démentiels. Comment parvenez-vous à tenir le rythme ? l’adrénaline ? La communion avec le public ?

Avant tout, il y a l’amusement qu’on en tire, l’amitié au sein du groupe et le plaisir de rencontrer des gens venus de plus en plus loin pour nous écouter. Sur scène, il y a cette évidence que tu te dois d’être à fond pour les gens qui se sont déplacés.

  • Quelles sont les réactions que vous avez recueillies depuis la sortie de « Misophone », aussi bien dans la presse qu’auprès du public ?

Les retours sont excellents jusque-là et la tournée se passe à merveille. On n’aurait difficilement pu espérer mieux !

  • Quel est votre planning pour les mois à venir, notamment en ce qui concerne la promotion de l’album et, peut-être, la parution de nouvelles chansons ?

Dans l’immédiat, on compte surtout défendre cet album sur scène et tourner autant qu’on le pourra. Parallèlement, on continue d’écrire dans nos moments libres.

  • On vous souhaite tout le courage et le succès possibles pour vos futures aventures ! Souhaitez-vous ajouter quelque chose pour finir ?

Soyez curieux, sortez écouter de la musique en live, il y a de belles choses à découvrir !


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Raphaël Duprez

En quête constante de découvertes, de surprises et d'artistes passionnés et passionnants.