[Clip] KO KO MO – Self Love Age

KO KO MO a décidément le vent en poupe, c’est le moins que nous puissions dire. Emportant tout sur leurs passages, à l’occasion de prestations scéniques remarquables et hautement remarquées depuis la sortie de leur album « Technicolor Life » en 2017, les deux compères font partie des groupes à surveiller de près, de très près. L’annonce d’un nouvel album a donc de quoi agiter les esprits, surtout quand elle s’accompagne d’un clip aussi direct et énergique que celui de « Self Love Age ».

Retranscrire en vidéo la fougue et l’animalité de ce duo viscéralement habité n’est assurément pas une mince affaire. Et pourtant, le côté épuré du clip de « Self Love Age » parvient à activer cette flamme qui nous pénètre irrémédiablement dès que, devant nous, K20 se positionne derrière les fûts de sa batterie et Warren branche sa guitare. De la sueur, des corps en mouvement, de l’envie ! Et un groupe qui semble toujours vouloir avancer, à chaque note, à chaque frappe, encore un peu plus près de nous.

Les deux musiciens sont par excellence beaux à voir jouer. C’est ce que capture cette vidéo minimaliste signée Sébastien Marqué, dans une mise en scène sobre, au plus près des corps. Il y a cette façon dont Warren tourbillonne autour du micro, avec la terrible (et jouissive) impression qu’il pourrait à tout instant le dévorer. Boule d’énergie qui ne demande qu’à exploser, il ne semble jamais vouloir s’arrêter, maintenant pour autant une précision redoutable sur le manche. Ce que soulignent avec bonheur ces plans serrés et très justes qui focalisent sur ce médiator particulièrement agile et cette main pleine de musique. Sensuel serait peut-être le qualificatif le plus approprié pour K20 tant il entretient avec son instrument une relation charnelle et physique, presque sexuelle. Sur ce morceau enlevé, qui rappelle le caractère implacable de « Ring Your Time » (un des brûlots de l’album précédent « Technicolor Life »), il est à la fois le métronome et l’inducteur. Inexorablement, c’est par lui que tout arrive, que tout commence. Son jeu subtil et économe – mais terriblement puissant – dessine la lente montée en tension du morceau. Déroulant le tapis rouge devant son frère d’armes, il lui offre, avec beaucoup de générosité, cet espace d’expression soutenu où notre guitariste-chanteur s’en donne une fois de plus à cœur joie.

crédit : Jean-Marie Jagu

Une liberté certaine et communicative émane des deux garnements, et comme dans lors de leurs exploits scéniques, elle provoque cette envie irrésistible d’oublier les regards et de tout simplement se lâcher. Élégante manière de renvoyer ce que le public leur offre, leur clip met en scène avec décalage, mais aussi une certaine tendresse ces anonymes qui se laissent aller et vivent sans calcul, ces moments d’électricité et de rock’n’roll. Pour le long format, le rendez-vous est fixé le 29 mars prochain. En attendant, à vous de jouer et de rivaliser avec les étonnants pas de danse de Clémence, Laura, Maxime, Francky, Élodie, Julie, Maud, Ronan, Claudel, Lorette, Pierre, Eydrihan, Yannick, Nanou, Pascal et Gilles !

« Lemon Twins » de KO KO MO, sortie le 29 mars 2019 chez Les Disques en Chantier.


Retrouvez KO KO MO sur :
Site officielFacebookTwitter

Laurent Thore

Laurent Thore

La musique comme le moteur de son imaginaire, qu'elle soit maladroite ou parfaite mais surtout libre et indépendante.