[Interview] Klarence Vertigo

À l’occasion de leur concert partagé ce vendredi 24 janvier avec les jeunes têtes brûlées de Mind Mutiny et les rockeurs hantés de Von Pariahs au Conservatoire de Clamart Henri-Dutilleux, indiemusic donne la parole au quatuor indie rock Klarence Vertigo.
Il est question d’amitié, d’influences, d’un futur EP studio et inévitablement du festival Träce 2014.

Klarence Vertigo

  • Klarence Vertigo ou quatre potes musiciens. Le début de l’histoire donne plutôt envie. Et si on revenait sur votre rencontre, sur comment ce projet a commencé ?

Nous sommes amis depuis de longues années et avons décidé il y a 3 ans sous l’impulsion de Yann (bassiste) de créer ce projet. Nous avions partagé la scène depuis les années lycée dans différents projets, mais jamais tous les quatre réunis. Parfois l’évidence a besoin de mûrir, tout comme chacun d’entre nous. L’histoire a ainsi commencé sous les néons d’un studio parisien et s’est poursuivie dans le 92. Notre amitié, nos expériences, notre passion commune et absolue pour la musique ont fait que l’alchimie a toute de suite fonctionné et se poursuit aujourd’hui trois ans après. Nous avons partagé de bons moments et espérons que notre public nous permettra d’en partager encore beaucoup d’autres. Nous en profitons pour remercier tous ceux qui nous soutiennent de près ou de loin.

  • Des atmosphères tranquilles, mais sournoises, des ambiances aériennes, mais troubles, il y a comme un double jeu dans Klarence Vertigo : celui d’un groupe partagé entre lyrisme pop et rock alternatif mystérieux. Ai-je raison de penser cela ?

Oui, tu as tout à fait raison. Chacun de nous est empreint d’une dualité qu’il manifeste à sa façon dans les arrangements des morceaux. On peut être à la fois fort et confiant et d’une seconde à l’autre vulnérable et incertain. On aime prendre l’image d’une toupie qui représente un peu ce paradoxe ; un état à deux vitesses. C’est d’ailleurs pour cela que nous l’avons fait figurer sur la pochette de notre premier EP Live.

crédit : François Cœuret
crédit : François Cœuret

En tout cas, ce relief commun à tous se retrouve dans nos chansons. Des changements brusques, des riffs bien punchys suivis d’envolées mélodiques, des rythmiques complexes, d’autres plus épurées. Nous aimons ce que cela communique et les sensations que cela nous procure.

  • En décembre 2012, vous sortiez un premier EP « Live @ Plug&Play » : quatre titres enregistrés en situation de concert qui nous immiscent véritablement au cœur de votre univers. Des longues pistes, une place accordée à l’instrumental comme au chant ; vous prenez le temps en live de poser vos textes, d’installer une relation avec le public ?

Le live est pour nous un moyen d’expression naturel. La scène est aussi importante voir plus importante qu’enregistrer en studio. Sur scène, la relation s’installe par nos chansons qui sont pour nous une invitation au voyage. Pour cela, nous recherchons une esthétique sonore en live la plus poussée possible, le pédalier de Mathieu (guitariste) pourra en témoigner !
Cela implique de la discipline et de l’exigence, mais cela en vaut la peine. C’est pendant les lives qu’il se passe des choses hors du commun, les sensations d’échange avec le public sont tellement euphorisantes, c’est magique, unique. Nous avons vraiment beaucoup de chance de pouvoir vivre ce genre de moments en tant que musiciens.

  • Suite à cet EP live, travaillez-vous à la sortie d’un enregistrement studio pour présenter à la fois de nouvelles pistes et travailler votre son différemment ?

Oui, nous prévoyons un second EP, un enregistrement studio cette fois. Cela nous permettra d’explorer d’autres chemins, d’autres sons. L’équipe du pôle musique de Levallois va beaucoup nous aider dans cette démarche, on tient à les remercier. Celui-ci devrait sortir courant du deuxième semestre.

Klarence Vertigo
crédit : LouisLouis
  • Venons-en aux influences de Klarence Vertigo. La première qui me vient naturellement peut sembler classique, mais je pense à Radiohead pour la certaine mélancolie des compositions. Ca n’est jamais simple de parler de soi, mais quels groupes vous ont donné goût à cette aventure ?

Radiohead fait effectivement partie de nos influences et comme tu t’en doutes nous en avons beaucoup d’autres. Du récent et du plus ancien. Jimi Hendrix, Eric Clapton, Led Zeppelin, Rolling Stones et Grizzly Bear  pour tous, Incubus, Foo Fighters et Muse  pour certains, Arcade Fire et David Bowie pour d’autres. Il y a aussi Jeff Buckley qui fait partie des claques musicales que nous avons prises. Voilà, c’est un petit échantillon des innombrables artistes qui ont nourri notre passion pour la musique, notre inspiration et nous ont permis d’avancer artistiquement.

  • On oublie souvent de parler des textes alors profitons-en ! Quels sont vos grands débats dans le groupe au moment de passer en phase d’écriture ?

On refait souvent le monde autour d’un verre, on partage nos opinions, nos expériences, nos amours, mais cela ne débouche pas directement sur des textes. C’est P.A. (chanteur) qui prend la plume dans le groupe. Les sujets sont plus ou moins personnels, mais au final on s’y retrouve tous à peu près.

  • Vous jouerez le 24 janvier prochain en première partie de Von Pariahs, dans le cadre du Festival Träce. Quels heureux événements vous ont amené à monter sur les planches de ce festival propre aux Hauts-de-Seine  ?

Klarence Vertigo - Trace

Sven (batteur)  étant du 92, Levallois, nous répétons souvent au conservatoire Maurice Ravel.
C’est l’équipe du pôle musiques actuelles qui nous a repérés et nous a conseillés de déposer un dossier de candidature pour le Festival Träce 2014.
Le comité du Réseau 92 qui porte le Festival a alors élu Klarence Vertigo lauréat 2014. Un bonheur. Merci à Olwenn, Hédi et Bernard du PMA Levallois et merci à toute l’équipe du Réseau 92 qui fait un super boulot avec passion et énergie. Leur programme d’accompagnement est vraiment de qualité et nous a déjà énormément apporté.

  • Que doit-on attendre de votre concert ? Que nous réservez-vous ?

Le programme d’accompagnement du Réseau 92 nous a permis de beaucoup avancer artistiquement. Nous sortons d’un coaching scénique ; ce concert ne ressemblera donc à aucun des précédents. Le show de vendredi sera plus personnel, plus mûr que les précédents. Venez nombreux !

  • Après Von Pariahs, avec quels groupes aimeriez-vous partager une scène ?

Jouer avec Von Pariahs est un honneur, nous invitons vivement les lecteurs à découvrir leur univers. Pour nous, ce sera déjà une expérience forte et nous la vivrons pleinement. Pour n’en citer qu’un, partager une scène avec Grizzly Bear serait pour nous un moment hors du temps.

crédit : Louis Louis
crédit : LouisLouis
  • Merci à vous quatre et bon concert dans le cadre du festival Träce !

Merci à toi Fred et merci de faire vivre la musique indie sur le web ! Longue vie à indiemusic.fr


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Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques