Exercice délicat que celui d’écrire sur un projet dont les paternels annoncés de Bashung à Darc ne constituent pas pour vous une référence.
La noirceur de leur plume, leur côté sombre et mystifié ne m’ont que peu touché et concerné.
« Rose » est donc ce premier EP de Jérémie Kiefer, parisien installé au Mans, passionné des lettres et ayant fait ses classes parmi des groupes de rock français.
Kiefer nous invite à découvrir ses quatre titres, mélodies amères à l’intimité volontaire, subissant le rythme d’une basse grondante et d’une guitare folk amplifiée.
Au niveau des textes, on pensera forcément à Da Silva et à Mickaël Furnon (Mick Est Tout Seul/Mickey 3D). Il y a cette relation au souvenir, au récit de sentiments, sans tomber dans le mièvre ou le banal. « On a mal aux joues, comme quand on rit, avec un bonbon dans la bouche » chante Kiefer sur « Le nez dans la course ».
Le chanteur nous parlera de son père avec ses mots imagés sur « Dad », croisera son chant à celui de Déborah François et son univers rock aux sonorités indiennes et psychédéliques sur « Ici brûle ».
L’écoute prendra fin au « Terminus Gallieni », dernière étape d’une écoute et ritournelle mélancolique d’une rencontre fortuite.
Avec ses ambiances noircies et ses paroles troublantes, Kiefer fait une fleur aux amoureux du français à texte, à condition bien sûr que l’obscurité ne pousse l’auditeur vers la porte de sortie.
« Rose » de Kiefer est disponible depuis le 22 mai.
