Sorti à la fin de l’été, « Disappointer », le premier album de Kevin Nichols pourrait bien faire des émules auprès des fans bien renseignés de Weezer et Dinosaur Jr. Sur des titres empathiques et libérateurs, le chanteur californien chante avec une franchise désarmante son incapacité à ne pas saboter constamment ses relations personnelles, bien malgré lui. À travers ce LP thérapeutique, le rockeur d’Oakland mêle à ses hymnes prunge (comprendre la contraction de pop et grunge) follement accrocheurs, son récit d’expériences sociales autodestructrices où la culpabilité éprouvante ressentie autrefois face à ses proches laisse désormais place à l’acceptation et la compréhension de ses échecs relationnels et sentimentaux plus désespérés qu’intentionnels. Sans jamais s’apitoyer sur son sort, Kevin Nichols confesse au fil de neuf titres brûlants d’intensité et diablement addictifs son envie pressante de reprendre sa vie en main en luttant contre ses sombres penchants. Une catharsis éclatante.