Kaiser Chiefs passe du côté obscur de la musique

Cette semaine, c’est la folie des sorties musicales indie-rock venues de chez nos voisins anglais.

Entre ColdPlay qui présente son nouveau single « Every Teardrop Is A Waterfall », Arctic Monkeys qui sort « Suck it and See » lundi prochain, et maintenant les Kaiser Chiefs qui reviennent de presque quatre années d’absence avec leur nouvel album « The Future Is Medieval ».

Avec un concept totalement innovant, les rockeurs de Leeds, proposent à leurs fans une expérience pour le moins audacieuse et inédite, construire à partir d’une liste de vingts titres leur propre dix titres personnalisé, et ce, même au niveau de la pochette d’album.

Voilà comment tout fonctionne. Il faut d’abord se rendre sur le site officiel du groupe : www.kaiserchiefs.com et choisir dix titres parmi les vingt extraits proposés. Vient ensuite la réalisation de la pochette. On doit alors faire preuve d’originalité en utilisant des visuels proposés et en les assemblant comme bon nous semble afin de réaliser un cover art bien à nous. Puis passage à la caisse (contre l’équivalent de 7,5£) et quelques minutes plus tard, on reçoit un lien par mail pour télécharger notre « Future Is Medieval » personnalisé.

Alors du coup, vu qu’il s’agit là d’un album un peu spécial, je vais vous proposer ma petite sélection.

C’est par « Little Shocks » que je commence, premier single qu’ont choisi de révéler les cinq Kaiser Chiefs avant même la sortie de l’album. Il marque en quelque sorte le tournant musical du groupe, plus sombre et beaucoup moins pop et mélodique. Un choix discutable qui préfigure déjà un album en demi-teinte.

Avec « Coming From The Air », on a droit à du piano et du mélodica pour l’un des titres les plus pop de l’album, qui s’offre le luxe d’un solo de guitare de près de deux minutes sur la fin.

« Problem Solved », un titre indie rock énergique à la Pigeon Detectives. Les titres dansants sur « The Future Is Medieval » se font rares.

J’ai aussi choisi « Saying Something ». Un titre nuancé, le début est vraiment sympa. Les voix, les guitares, la batterie se mettent en place, et l’ensemble promet un bon moment. Mais finalement, je tombe sur un refrain peu engageant qui vient carrément plomber le titre.

« Can’t Mind My Own Business ». À comparer avec le précédent titre, c’est mieux. Un mélange pop new wave electro rock assez barré. C’est même un peu le bordel.

Sur « Dead Or In Serious Trouble », on croirait un mélange saugrenu de Dropkick Murphies bien énervé sur fond psychédélique. Vous ne voyez pas de quoi je veux parler. Écoutez le titre, vous comprendrez certainement.

J’ai choisi « Long Way From Celebrating » presque uniquement pour son refrain. Refrain assez énergique qui contraste assez violemment avec le reste du morceau plutôt lancinant.

« My Place Is Here » est un de ces morceaux qui sonnent très goth rock, un vieux son new wave des années 80, entre The Cure et Depeche Mode. Je dois bien avouer que je n’en suis pas fan.
Un titre un peu trop rétro à mon goût.

Avant dernier titre de ma sélection « Cousin In The Bronx » propose une sorte de blues pop avec quelques tentations du côté de la musique expérimentale électronique. Vraiment original, mais pour le coup, c’est plutôt sympa.

Enfin, Kaiser Chiefs se met à l’acoustique sur « If You Will Have Me ». Une chanson touchante destinée au père de Nick Hodgson, batteur du groupe : « And if you will have me / I want to be the son that I was / And if you will have me / I want to be the boy in the photograph ». Assurément la chanson la plus personnelle de l’album.

Finalement, le plus dur dans l’exercice d’une chronique avec une telle sortie c’est bien de parler d’un album qui n’est qu’une version parmi des centaines d’autres possibles.

Personnellement, l’album ne m’a pas emballé plus que ça, malgré la liberté accordée dans le choix des morceaux.
Les titres sonnent plutôt plats et se révèlent relativement sombres. Et ça en devient même lourd à écouter par moments.
Il y a pourtant quelques bonnes surprises comme sur « Cousin In The Bronx » et « Problem Solved » , mais ça fait un peu léger sur une base de vingt titres. Un concept sympa, mais le reste ne suit décidément pas ! Dommage.

Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques