On ne sait pas grand-chose de celle qui se cache derrière JUE. Venant du Saguenay, elle se prénomme Justine, vit à Montréal et joue déjà dans deux groupes locaux (Hildeguarde et Perfect Strangers). Depuis le début du confinement, elle a commencé à distiller des petits poèmes sonores sur Bandcamp et on n’a pas pu résister à l’envie de vous les partager.
Alors que la période actuelle rend difficiles répétitions et concerts, plusieurs artistes ont commencé à reprendre des brides de morceaux et de textes, voire à démarrer un projet solo qu’ils gardaient en tête pour plus tard. De belles choses surgissent en ce moment sur Bandcamp. Publiées au cours du mois d’avril, « Mirador » et « Arvida » en font partie.
Sur ces deux titres, Justine alias JUE concrétise son goût pour les sonorités pop planantes issues d’expérimentations. Jusque-là, elle aimait livrer ces dernières sur Facebook ou Instagram, appuyées de captations vidéos.
Depuis le début du mois d’avril, des compositions électroniques ambient plus abouties sont déposées sur notre plateforme musicale préférée. Celles-ci viennent surtout se mêler à de magnifiques écrits contemplatifs. On vous les copie-colle ici. Leur lecture témoigne à elle seule des qualités de parolière de Justine. Bien entendu, la beauté de ces textes jaillit totalement quand ils sont portés par la délicate voix de son autrice.
« J’attendais encore / que le jour se lève / Sur mon mirador / j’ai tué le temps mort / J’attendais dehors / que s’élève l’aurore / J’ai rêvé de trêve / J’ai refusé l’or » (Mirador)
« Quand j’ai gravi la falaise / le fleuve s’est mis à couler / Les épines du mélèze / finissent toujours par tomber / J’ai mis des pierres sur le feu / et j’ai rejoint l’estuaire / On s’en va à Arvida. » (Arvida)
En attendant la parution prochaine d’un EP comme un recueil de poésie, on vous recommande d’écouter sans modération ces petites bulles de respiration. C’est fort à propos alors que les balcons sont plus que jamais des essentiels de nos vies, dans l’attente de l’été et de nos régions retrouvées. En fermant les yeux, on est déjà presque sur la route d’Arvida et de la très belle région du Saguenay.
