The Maccabees en interview : Born To Be Wild

C’est avec un troisième album encensé par les fans et la presse que les Maccabees reviennent après deux années et demie d’absence dans la capitale. A cette occasion, j’ai eu la chance d’interviewer le guitariste Felix White sur le cote expérimental de Given to the Wild et sur son implication concernant la production.

  • Soyez de nouveau les bienvenus à Paris. Comment allez-vous et qu’attendez-vous de cette tournée européenne assez riche en concerts ?

Felix : Merci ! On a déjà fait 2-3 concerts et on est très content de pouvoir enfin jouer nos nouvelles chansons au public européen. Et c’est d’autant plus cool de voir que les dates ont été toutes quasi complètes avant la sortie de l’album (6 février en Europe). Donc oui très content d’être là et de voir ce que ça va donner sur scène.

  • Parlons de votre nouvel album « Given to the Wild ». « Wild » dans le sens où votre son diffère des opus différents ? Vous vous êtes plutôt abandonnés au côté expérimental !

Felix : Quand on a enregistré l’album, le titre nous est venu du fait qu’il reflétait vraiment l’ensemble des chansons. Donc oui d’un côté c’est vrai qu’on l’a appelé ainsi parce qu’on a essayé quelque chose de nouveau, quelque chose de différent. C’est venu assez naturellement en fait.

  • Justement comment s’est passé l’enregistrement de l’album ? Quand vous êtes rentrés en studio, saviez-vous exactement ce que vous vouliez ? Ou justement ça n’a pas été facile dans l’ensemble ?

Felix : Pour faire simple, on n’avait aucune idée en tête. À part les deux titres (nb: Child et Forever I’ve Known) qu’on avait déjà pas mal joués en live, le reste s’est écrit au moment de l’enregistrement. Oui c’est ça on a lié écriture et enregistrement dès qu’on est rentré en studio. Ça a pris mal de temps parce qu’on a essayé différents sons, on a répété encore et encore jusqu’à ce qu’on trouve vraiment ce qu’on voulait.

  • Vous disiez chercher un son qui vous est propre, qui vous est plus proche et qui donc vous convient. Y êtes-vous arrivés ? Êtes-vous pleinement satisfaits ?

Felix : Euh oui on va dire qu’on cherchait surtout quelque chose d’unique ! Quelque chose de très individuel où chaque membre du groupe apporte sa touche personnelle que ce soit dans l’écriture ou la rythmique des chansons. On ne peut pas non plus dire qu’on soit arrivé au son qu’on cherchait absolument. Tu sais le prochain album aura encore un autre son, là comme je l’ai dit on voulait quelque chose qui sonne a la base différemment des deux autres albums, mais surtout quelque chose qui regroupe les envies de chacun.

  • On sent dans l’album une certaine continuité. Il faut vraiment écouter « Given to the Wild » du début à la fin pour ressentir quelque chose d’assez fort. Tout au long des chansons on retrouve souvent des mots comme « kids, child, grow up… » Quelle histoire avez-vous voulu raconter ? Le fait que vous aillez forcément vieillit physiquement et que votre musique du coup a elle aussi murit ?

Felix : Ah mince il aurait fallu qu’Orlando soit là pour répondre à ta question vu qu’elle concerne principalement les paroles. Mais oui tu as raison il y a un sens dans tous ces textes, le fait qu’on regarde ce qui s’est passé en arrière et que maintenant, comme tout le monde on a de nouvelles responsabilités à prendre. Et que dans la musique aussi il y a quelque chose de nouveau à produire.

  • Vous avez choisi de sortir « Pelican » comme 1er single. Pourquoi cette chanson en particulier ? C’est certainement la plus pop et celle qui diffère le plus des autres chansons, donc pas forcément la plus représentative de l’album.

Felix : Là aussi tu as raison sur le fait qu’elle sonne purement pop et qu’elle soit différente des autres, mais si on l’a choisi c’est tout simplement parce qu’on s’est dit « celle-ci passera très bien à la radio » (rires).

  • Comment a réagi votre label (nb: Fiction Records) quand ils ont entendu pour la première fois votre album ? J’ai cru lire qu’ils avaient eu un peu peur ?

Felix : Haha, oui, c’est bien vrai ! En fait, ils voulaient carrément qu’on change certaines choses sur l’album, qu’on y aille un peu plus doucement dans notre nouvelle recherche de son, mais on a tout fait pour les convaincre de le sortir comme on le souhaitait et je crois bien qu’on a réussi, tu sais (rires).

  • Quant aux fans, il a été vivement accueilli et la presse l’a, elle, encensé. Un peu étonné de ce succès fulgurant (nb: en tête des ventes sur iTunes une semaine après sa sortie) ? Vous ne vous attendiez pas à ce que vos fans soient un peu déroutés avec votre son ?

Felix : Honnêtement non, comme tu l’as dit il s’est vite très bien vendu et même si notre son diffère de ce qu’on a pu faire auparavant, tu retrouves facilement la griffe des « Maccabees », je veux dire nos guitares si spécifiques sont toujours là, les arrangements et la voix aussi. On ne peut pas dire que ça ne sonne pas comme du Maccabees donc j’imagine que les fans nous ont facilement « retrouvés » et que de ce fait l’album marche très bien !

  • Parlons un peu des émotions assez vives dans cet album ! Avez-vous essayé de transmettre les vôtres au public ou souhaitiez-vous que chacun trouve les siennes ? Chaque chanson par ses rythmes et la voix d’Orlando ont une approche assez particulière.

Felix : Ah, en fait les gens ont apparemment eu tendance à croire que l’album en lui même était assez sombre, assez triste. Mais pas du tout, on a surtout voulu en faire quelque chose de très optimiste, donc ce serait bien que le public le prenne dans ce sens-là !

  • Chanson préférée de l’album et pourquoi ?

Felix : Hum, honnêtement je ne sais pas trop, j’aime l’album dans son ensemble et j’apprécie encore plus le fait d’avoir pu apporter ma part de travail dessus, d’avoir pu moi même produire certaines chansons. C’était vraiment une super expérience. Bref si je devais choisir une chanson, ce serait « Glimmer ».

  • Dernière question: vous refaites une mini tournée UK en mars, vous partez aussi pour l’Australie. En dehors de ces quelques dates, quels sont vos plans pour le reste de l’année ?

Felix : On veut tourner pour toujours (rires). Non honnêtement on va essayer de jouer le plus longtemps possible pendant cette année, on va partir aussi aux États-Unis, on essaiera de revenir en Europe, bref on a vraiment plein de concerts à donner et ça va être génial !

Remerciements : Coopérative Music France, The Maccabees pour leur disponibilité, Séb pour m’avoir fortement aidé à traduire certaines questions et comme toujours indiemusic !

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Charlotte Prince

Reporter à l'épreuve des lives ! Passionnée par le rock anglais !