Des bijoux se dessinent aux Inrocks Lab parisien

Sosh et Inrocks Lab. Les mots sont dits, mais ne seront pas répétés. Trop entendus et trop vomis lors d’une soirée si mal orchestrée. Au nom du respect des musiciens, on a demandé, ordonné au public d’être impartial, patient et bon joueur. Le public a joué le jeu, mais a eu raison de ne pas rigoler aux blagues potaches d’animateurs prétentieux. Prétentieux et en aucun cas bienveillants envers les artistes. Est-ce rendre service aux musiciens de censurer toute promotion Bandcamp et Facebook ? Est-ce rendre service à la musique de parler de pets pour une sortir d’EP ? Je ne crois pas. Alors que beaucoup de voix et de sons s’enveloppaient de poésie, alors que la soirée aurait pu être très belle, la franche et vulgaire rigolade a coulé la soirée. Dommage. Malgré cette ambiance qui laissait à désirer, de belles pépites se sont découvertes sous nos yeux. A Rainmaker et Mathilde Forget.


A Rainmaker, c’est la pureté de l’acoustique qui s’associe à la vitalité de l’électro. C’est terriblement saisissant. Et puis c’est fascinant d’avoir sous nos yeux une telle réussite. Ils sont cinq à se faire tombeurs de pluie, mais surtout bricoleurs de sons. Ce qui nous percute quand on les découvre, c’est la montée en puissance de leur son. Pas à pas. Peu à peu, on entre dans une sensation de béatitude. À coup de pulsations oniriques, nous voilà ailleurs. Emportés par une musique si douce, si vitalisée et vitalisante. Il y a là du songe et du murmure. La délicieuse voix de la chanteuse nous amène dans un rêve aux contours de cotons. C’est doux. C’est cristallin.

A rainmaker

Leur EP sortira le 27 mai. On pourra aussi les voir le 21 juin à Montmartre, le 25 juin à l’International et le 27 septembre au Bus Palladium.

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Mathilde Forget semble savoir où aller. C’est un bout de femme qui mène la barque. Accompagnée de deux musiciens : violoncelliste et joueur de scie musicale, elle dresse un tableau cruellement romantique. Dans la bouche ou sous ses doigts, les mots prennent leur sens. Un français à fleur de peau. Un français qui joue avec l’urgence, emporté par un violoncelle qui se veut parfois strident, avec grande maturité, une voix a cappella. L’absence et le manque hantent ses paroles. Même si l’amour est dit, rien ne nous rassure. Tout est si bien orchestré, si bien épuré, pour laisser une voix résonner. Un vertige résonne. On retrouve là, ce qui aurait fait une très belle bande originale d’un nouveau cinéma français.

Mathilde Forget

Mathilde Forget sera aux Trois Baudets le 8 et 12 juin, et le 14 juillet aux Francofolies de La Rochelle.

mathildeforget.com
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Juliette Durand

étudiante en cinéma, arpenteuse des scènes parisiennes et passionnée des musiques qui prennent aux tripes