Igit – Like Angels Do

Ils ne nous quittent plus. Une discussion, un clip et une scène plus tard, nous voilà toujours à leurs trousses. Tellement tout semble aller très vite pour eux. On les avait rencontrés à la veille du coup d’envoi d’Aurores Montréal et ils nous parlaient déjà d’un EP à venir. Ça, c’était il y a un mois. Hier, il était en concert au Divan du Monde pour annoncer la sortie digitale de leur projet. indiemusic l’a écouté. Attentivement. Voici la chronique de « Like Angels Do » d’Igit.

Igit - Like Angels Do

Cinq morceaux en langue anglaise. Cinq textes affûtés par la plume d’Igit. On y retrouve le groove, la furieuse joie de jouer et ce brin de futilité qui leur sont propres.

« Million Cigarettes » inaugure l’EP. D’entrée, les trois garçons nous offrent un numéro d’équilibriste. Ils jonglent à la fois avec cette musicalité si enfantine et douce, aux teintes venues de je ne sais quel coffre à jouets, et cette voix qui frissonne de tant d’années traversées. Boite à musique qui résonne. Étrange atmosphère inconnue, mais si agréable. Charmant bricolage de textures. La chanson a la chaleur des vieux salons pleins de tapisseries, aux canapés rapiécés et aux contes racontés au coin d’un feu de bois. Même si, ici, l’histoire n’est sûrement pas celle d’enfants…

Les Igit sont passionnés. Parce qu’ils aiment le reggae – et en font une très belle interprétation en live – ils se sont donnés sur « My Home ». Joliment enjoué. Jolies pulsations d’ailleurs. Parfums d’ailleurs enivrants. Toutes les sonorités sont riches des voyages et des pulsations de l’inconnu. Les garçons nous font bouger sur une mélodie si douce et chaude. Il est si agréable de prendre la vie sur ce pas de danse.

crédit : Geoffrey Yahya Vargas
crédit : Geoffrey Yahya Vargas

L’acoustique d’Igit vient s’électriser sur « Any Sense At All ». Les garçons se risquent au changement de rythme, jouent des pauses et de la retenue. Pourtant, on y retrouve toujours ces pas de danse dans lesquels nos corps se perdent. La cadence est plus structurée, peut-être plus convulsive aussi. Beaucoup moins fluide en tout cas. Furieuse envie de jouer. Furieuse joie. Igit semble dresser un tableau gai de la mélancolie. Toujours cette faculté à faire groover sur le poids des mots. Levée de voile.

Puis le voile découvre au fur et à mesure la jeune mariée. Le projet nous montre un tout autre visage. Moins enveloppé d’une mélodie ravageuse. Peut-être plus brut. D’ailleurs sur « Don ‘t Get Me Wrong » la musique semble se découdre et laisse place à chaque instrument. Un piano qui joue l’intro. Des notes un brin électroniques se posent. Derrière, une batterie tape le rythme. Puis la voix fait son chemin. Le sien. Sans se perdre dans le son. Il y a ici plus qu’une dualité, mais des entités qui se répondent, qui se confrontent et se laissent la place. Joli chaos en sourdine.

Mais le swing ne s’est pas fait la belle. Le voilà de retour sur le dernier morceau. Morceau éponyme. « Like Angels Do ». Enflammant la piste. Des cuivres nous font de l’œil. La voix est celle d’un crooner des plus réussis (je ne vous parle pas de Dany Brillant). La musique est légère comme une brise de printemps. Oui, c’est carrément ça Igit. Cette petite chose qui fait le beau temps. Cette saveur qui fait le bonbon.

Igit

« Like Angels Do » d’IGIT est disponible depuis le 6 juin 2013 chez Kalima Productions.

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Juliette Durand

étudiante en cinéma, arpenteuse des scènes parisiennes et passionnée des musiques qui prennent aux tripes