Le premier extrait « Medicine From Calgary » de l’EP « No Countries » de l’Irlandais I Have A Tribe s’accompagne d’un clip majestueux de sérénité, évoluant au naturel entre ciel, mer et forêt, entre jour et nuit. Une somptueuse sortie d’automne en compagnie de ce poète au charme contemplatif.
Nous l’avions découvert il y a deux ans en première partie de la sublime Anna Calvi. Humble, élégant, rassurant, discret, touchant et bon vivant – le bras toujours à portée de son verre de vin rouge -, le grand homme barbu ne nous avait rien dit de son patronyme, sinon nommé son projet : I Have A Tribe.
À cette époque, aucun single, aucune vidéo même n’avait filtré sur Internet. Il n’existait que sur scène et nous n’avions alors qu’une hâte : celle de pouvoir réentendre, ne serait-ce qu’une minute, ce délicieux miracle auquel nous avions goûté.
Il nous faudra attendre près d’un an avant de découvrir « Yellow Raincoats », premier EP folk habité et bouleversant porté par les plus belles et saisissantes intentions d’un certain Patrick O’Laoghaire, auxquelles nous associons alors l’interprétation, si singulière, au « plaidoyer d’un être aussi déchiré que déchirant ».
Le Dublinois nous revenait, le 16 octobre dernier, avec un nouvel EP, « No Countries » (Grönland). Produit par le magicien Rob Ellis (PJ Harvey) et enregistré en présence de Conor O’Brien de Villagers, I Have A Tribe y dévoilait cinq titres alternatifs, aux émotions formidablement tiraillées et transcendées. En groupe, seul au piano ou accompagné au chant, I Have A Tribe se révélait comme un proche semblable du troublant Antony Hegarty, dont l’émotion, aussi précieuse que complexe, émeut comme un mystère que l’on tient à tout prix à garder intact.
Porté par sa voix chaude et murmurée, « Medicine From Calgary », en ouverture du disque, nous avait émus, en toute confiance. La destinée instrumentale du morceau laissant les notes effacées du piano se dérober sous les rythmiques puissantes de la batterie et de sa partenaire fantôme au chant hanté, portait une émotion inédite dont on ne ressentait qu’une partie de la poésie.
Réalisé par la talentueuse Emma Nathan (réalisatrice des clips « Eliza » et « Suddenly » d’Anna Calvi), le titre s’accompagne désormais d’un clip à la hauteur du voyage sonore. Servi par des images à la beauté et à la qualité visuelle stupéfiantes, l’émotion est totale, comme au travers de ces plans où se mélangent feu d’artifices, coucher de soleil, feuilles et couleurs d’automne, pour une promenade sublimant la quête de solitude et l’errance d’un poète au contact de la nature.
https://youtu.be/NAkzQ8XF0rY
Si bien qu’il est impossible de ne pas ressentir la justesse, la proximité et l’honnêteté d’I Have A Tribe, magnifiées et mises en lumière ici par la force des images. Remarquable.
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