[Interview] Her

Révélation live des 37e Rencontres Trans Musicales de Rennes, le groupe Her, emmené par le duo Victor Solf au chant et au clavier et Simon Carpentier à la guitare et au chant, dévoile ses titres charnels comme une lente mise à nu. Porté par ses chants langoureux et ses mélodies émotives et plénières, Her explore la féminité en chacun de nous avec sensibilité et classe.
Rencontre avec Victor et Simon à l’heure de la sortie digitale de leur première mixtape qui les installe déjà comme l’un des grands espoirs de la pop française de 2016.

crédit : Raphaël Frydman
crédit : Raphaël Frydman
  • Il y a quelque chose de très sensuel dans vos compositions : on touche au désir, sinon au plaisir charnel. De Her à Eros, il n’y a qu’un pas à franchir selon vous ?

Oui, cela aurait pu être un bon nom d’ailleurs. C’est vrai que les paroles de « Quite Like » sont presque érotiques ; elles décrivent le corps d’une femme dans ses moindres détails.

  • Le choix de Her n’apparaît pas anodin ni opportun. Peut-on le voir comme un hommage à toutes les femmes que vous avez aimées ? Ou est-ce plutôt de l’ordre de la femme fantasmée, celle de vos rêves ?

Au-delà de la Femme, nous parlons surtout de féminité ; un homme peut d’ailleurs être féminin et une femme masculine. C’est cette approche un peu moins cloisonnée et plus poétique que nous cherchons à véhiculer.

  • Votre clip, « Five Minutes », est d’ailleurs introduit par les paroles suivantes : « La Femme n’existe pas, mais il y a des femmes. Pas une seule femme ne peut représenter la Femme. Pour la dire toute il faudrait toutes les femmes. » Comment imaginez-vous votre alter ego féminin ?

Difficile de l’imaginer justement, car « il y a des femmes », et nous ne voulons surtout pas réduire Her à un stéréotype. On préfère parler d’une multitude d’alter ego, différents d’une chanson à une autre.

  • Après cette divagation autour de votre nom, quand et comment est né ce nouveau projet, vous qui étiez tous deux musiciens de The Popopopops ?

Her est né des cendres des Popopopops, c’est vrai. Cela dit, ce sont deux projets très différents. Dans Her, nous confrontons sans cesse nos individualités, tant dans les textes que dans la musique. C’est ce qui fait la force de ce duo.

  • On en sait très peu sur vous : avez-vous embarqué d’autres membres dans cette nouvelle aventure, ou est-ce véritablement un duo qui donne vie à Her ?

Her est véritablement un duo, nous composons, écrivons et produisons les titres nous-mêmes. Ensuite, nous travaillons étroitement avec notre ingé-son Michael Decklerck pour mixer et produire nos titres et nous sommes accompagnés en live et en studio par trois musiciens exceptionnels : Thomas à la basse, Louis à la guitare et Mathieu à la batterie.

  • Parlons un peu de votre premier clip, le très « Explicit » « Quite Like », qui a un effet important sur la visibilité du groupe, quelques mois après avoir diffusé le single sur Soundcloud. Comment est née l’idée de ce clip sensuel et intime, avec cette actrice ?

Nous voulions un clip qui colle parfaitement aux textes, « Quite Like » évoque le fantasme, c’est une chanson très érotique, sexuelle. Anna Nevala a répondu à notre demande et collait avec cette femme qui n’est pas parfaite, qui a des défauts, mais qui dégage une force, une chaleur.

  • Poursuivons avec « Five Minutes » qui évoque autant votre précédent projet que d’autres comme Jungle, qui explorent autant la musique électronique que la soul. Que nous réservez-vous par la suite, concernant les prochains morceaux ?

Toute notre première Tape est centrée autour de l’amour ; c’est une relation amoureuse qui évolue et grandit. « Quite Like » évoque le fantasme, le songe, « Five Minutes » parle de la rencontre, du coup de foudre. Le prochain titre évoquera le manque dans une relation amoureuse et s’appelle « Her ».

  • Vous empruntez au groupe anglais la même « stratégie » pour dévoiler par étapes vos titres, en les accompagnant de clips. On a vu les manchettes de l’un d’entre vous sur « Quite Like », et Simon, tu apparais à la fin de « Five Minutes ». La prochaine étape est-elle déjà tournée ?

Nous sommes en pleine réflexion à ce sujet, il y aura bientôt du nouveau.

  • Que pouvez-vous nous dire sur votre première mixtape, intitulée « Tape #1 », qui a paru fin novembre en vinyle et qui sort ce mois-ci en digital ? Pourquoi avoir espacé ces deux sorties ? Vous préparez déjà la suite, non ?

Nous voulions continuer à préserver le mystère, il y a 2 titres exclusifs sur le vinyl qui ne sont pas encore disponibles sur internet. Nous préparons la « Her Tape #2 » en ce moment.

Her - Tape #1

  • Nous avons pu découvrir en concert lors des 37e Trans Musicales. Un concert qui a fait venir beaucoup de curieux, avec des fans déjà nombreux et conquis. Comment avez-vous travaillé l’effet d’annonce ?

Nous n’avons pas travaillé grand-chose en réalité, le programmateur des Trans Musicales (NDLR : Jean-Louis Brossard) nous a proposé cette date et nous avons accepté. La suite s’est faite d’elle-même. C’est d’ailleurs ça qui est assez dingue avec Her ; l’attente aux Trans était complètement organique, du bouche-à-oreille !

  • Et quel fut votre ressenti à la sortie de cette date importante ?

Nous étions comme sur un nuage ! Nous avons une histoire très forte avec ce festival qui nous a vus grandir et évoluer. C’est une fierté d’avoir pu faire partie de la programmation des Trans Musicales 2015.

crédit : Raphaël Frydman
crédit : Raphaël Frydman
  • Allez, dernière question : la femme parfaite existe-t-elle ?

Non et la perfection est bien trop ennuyante.


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Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques