C’est en français dans le texte que l’on retrouve Helluvah avec « La Fête », premier extrait de son nouvel EP, « Echo Valley », dont la sortie est prévue pour le 16 mars prochain. Et force est de constater que la musicienne débarque là où on ne l’attendait pas, s’amusant de sonorités vintage et de mots brûlants et anxiogènes au fil d’images subliminales et tourmentées.
En écoutant « La Fête », on serait plutôt tenté de penser à un lendemain de cuite, que cette dernière soit physique ou émotionnelle. En effet, le nouveau single que nous offre Helluvah a tout de la gueule de bois, autant que de la dépression post-coïtale : dans des sonorités électroniques dont l’innocence met toujours plus en valeur le désespoir de paroles solitaires, l’artiste procède à une alchimie des sens et des substances d’une intégrité parfaite et redoutable. Entre l’absurde et l’éprouvant, la soirée tourne rapidement à l’ennui et à l’oubli de soi, de son âme comme de ses intentions premières.
Il y a, dans « La Fête », quelque chose de fascinant. Une réalité dystopique mais qui, malgré l’isolement intérieur qui guette aux quatre coins du dancefloor, nous parle et nous rappelle ces moments de déprime alors que la sauce ne prend pas, ces heures perdues à attendre de ne pas rentrer seul ou d’être trop ivre pour pouvoir mettre le ridicule de côté. Une mémorable cassure qui nous remémorent la nausée et les conséquences d’actes qui ne cessent jamais de nous hanter ; alors que l’on désirait, le plus simplement du monde, profiter. Helluvah ose, dérange et nous immerge dans les vapeurs alcoolisées et chimiques de l’absence ; une réussite totale, qui ne laissera personne indifférent.
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