Depuis plusieurs années, j’écoute les productions de Guy Andrews, jeune producteur britannique, qui m’est apparu le jour où il collabora au projet « Battle Box 001 » de 3D (Massive Attack). J’étais alors complètement ailleurs, grâce aux sons de son EP baptisé « Annum EP » : 4 titres propulsant l’auditeur dans les recoins nocturnes d’un club éclairé aux néons, où les corps entrent totalement en osmose avec les volutes électroniques. Bref, une deep house organique, pour être plus précis, et qu’on ne peut que recommander aux individus exigeants. Multipliant les singles et les EPs depuis 2011, il dévoile aujourd’hui son premier album, intitulé « Our Spaces », qui décharge une électronique balançant entre synth-rock, electronica et deep house. Un résultat complètement envoûtant, qui mérite qu’on s’y attarde.
Dans la lignée d’artistes comme Floating Points, avec un degré de nervosité et d’intensité plus élevé, Guy Andrews déploie un spectre musical dense, qui ravive nos sens ensommeillés par le bruit quotidien. Une introduction inquiétante qui s’incarne à travers la mélodie de « Higher Waters », plongeant l’auditeur dans un océan noise, avant que les percussions ne s’achèvent pour laisser des nappes de synthés infiniment douces couler dans la mélodie. Un riff strident de guitare émerge, suivi d’une nouvelle série de percussions qui installent le décor. En effet, cet album canalise une énergie rock sans commune mesure.
On se perd avec joie dans la jungle électronique de « All Our Flaws » avant de pénétrer les secousses de « Bereft Of Focus, Bereft Of Will », allant du techno rock à l’ambient. C’est alors qu’une véritable claque sonore m’est assénée à l’écoute de « Without Names », intensément club et rêveuse, pleine de tension et de sensualité. Le single éponyme est un drone tout ce qu’il y a de plus envoûtant, efficace et tout à fait cohérent par rapport au reste de l’album. On s’empresse d’écouter les morceaux qui suivent, formant, les uns derrière les autres, la B.O. d’une nuit rythmée, qui n’a de cesse de surprendre, dessinant les contours de montagnes russes contemplatives et émotionnelles.
Ce disque brillait par son absence sur mon étagère sans que je le sache. Maintenant que je l’ai écouté, je sais qu’il me manquait, de même qu’il manque à celles et ceux qui recherchent les signes d’une electronica qui regarde vers l’avenir, se refusant à ressasser les mêmes sonorités. Guy Andrews propose quelque chose de singulier, qui offre de nouvelles sensations. J’ai su que je continuerais à l’écouter et que j’en parlerais autour de moi au fur et à mesure qu’il m’emportait. Aujourd’hui, je vous en parle et je laisse tout superlatif de côté, déposant les armes à vos pieds, pour vous laisser toucher par sa musique. Mes mots s’arrêtent ici. Bonne écoute.
« Our Spaces » de Guy Andrews, sortie le 4 mars 2016 chez Houndstooth Recordings.
Retrouvez Guy Andrews sur :
Site officiel – Facebook – Twitter
