Future Of The Left – How To Stop Your Brain In An Accident

Future Of The Left est à la fois un rêve et un cauchemar à chroniquer. Un rêve parce que ça n’est pas tous les jours qu’on peut parler d’un album aussi bon, mais aussi un cauchemar, car comment réussir à retranscrire un rock aussi foutraque ?
Les Gallois, deux tiers d’anciens Mclusky, seraient le résultat d’une grande beuverie qui convoquerait autant Fugazi ou les Pixies que Nirvana et Faith No More, le tout dans une atmosphère absolument déjantée.

Future of The Left – How To Stop Your Brain In An Accident

Ce cinquième album « How To Stop Your Brain In An Accident » du groupe de Cardiff envoie un effet du lourd. Attention il n’est pas forcément à mettre entre toutes les mains. Ses sonorités peuvent de prime d’abord dérouter, mais nourries d’autant de passages plus mélodiques, elles se révèlent beaucoup plus digestes au fil du disque.
Chaque nouvelle chanson est une nouvelle expérience différente de l’autre, l’album fonctionnant comme une caverne d’Ali Baba de l’histoire du rock, remplie de surprises. Des chœurs entrainants, des riffs métal, des jams bluesy. « Johnny Borell Afterlife » commence même comme du math rock avant de proposer un refrain irrésistible. « I Don’t Know What You Ketamine » mélange garage sale et envolées mélodiques magistrales que n’aurait pas reniées la bande de Frank Black.

C’est étonnant de constater la façon dont Future Of The Left tombe, malgré tout, toujours juste, et les chansons finissent toujours par vous emballer.
On a même droit à une sorte de ballade décalée, joliment nommée « French Lessons », qui pourrait bien être le meilleur morceau de l’album. La basse enivrante, les guitares hypnotiques,  FOTL montre qu’il est capable de composer de très grandes chansons.

La cerise sur le gâteau est à trouver dans les paroles toujours aussi déroutantes et les titres complètement fous (« Bread, Cheese, Bow And Arrow », « I Don’t Know What You Ketamine », dignes descendants des précédents « Sheena Is a T-Shirt Salesman »,  « Sorry Dad I Was Late For The Riots » ou « Robocop 4 – Fuck Off Robocop »).

Future Of The Left peut donner l’impression de déconner, mais force est de constater que les Britishs ne rigolent plus du tout et viennent d’envoyer un signal fort. « How To Stop Your Brain In An Accident » est de ces albums qui marquent. Une telle richesse ne saurait passer inaperçue plus longtemps, ça serait criminel.
Tout porte à croire que l’on vient d’assister ici à l’émergence d’un grand groupe.

Future of The Left

« How To Stop Your Brain In An Accident » de Future Of The Left est disponible depuis le 21 octobre chez Presciptions.

facebook.com/futureoftheleft
futureoftheleft.net

Photo of author

Sébastien Weber

chroniqueur attaché aux lives comme aux disques d'exception