[Live] Future au Concrete and Grass Festival de Shanghai

Concrete and Grass, ex-Echo Park Festival, est le plus populaire et le plus attendu des rassemblements musicaux chinois. Célébrités locales côtoient sur scène les stars internationales… y compris nos valeurs françaises. Le 17 septembre dernier, les Parisiens de Future ont été de ceux à montrer ce que notre hexagone avait dans le hanfu !

Future © Nicolas Nithart

Concrete and Grass est le nouveau nom du fameux festival chinois Echo Park qui a dû être rebaptisé de la sorte pour de sombres histoires légales.
Les pots de vin inaboutis n’ayant en rien entaché l’envie des organisateurs de Split Works de faire raisonner les peaux de batterie, ces derniers se sont résolus à redessiner l’événement et à tenir leurs engagements tant envers le public, les artistes que pour le rock.
Durant le week-end sacré du Mid-Automn (15-17 septembre) où la tradition veut que l’on s’échange des mooncakes, gâteaux insipides et indigestes peu recommandables, c’est le cœur léger que les amateurs et les curieux des musiques actuelles se sont retrouvés sur l’immense terrain du Shanghai Rugby Stadium, enclavé entre échangeurs d’autoroutes, immeubles disgracieux fusant vers le ciel et les rails du Maglev, le fameux train qui relie le centre-ville de Shanghai à l’aéroport de Pudong à 400km/h. La vitesse et la force de frappe du festival auront ainsi battu la mesure, sans démesure, durant deux jours ; malgré une première journée sous les trombes d’eau – mais à 30 degrés, c’est plutôt amusant et rafraîchissant.

En mini-tournée de quatre dates en Asie, c’est notamment sur le trio parisien de Future que nous avions jeté notre dévolu. À plus de 10.000 kilomètres de la France, on se surprend à bomber le torse et à fièrement revendiquer ses origines, d’autant plus lorsque c’est un Future qui tient l’étendard sans gants et élevé.
Les yeux cernés mais l’oreille vive, Pauline, Brice et Yann ont eu la primeur de ce second jour ; à l’heure où avec le jetlag, la fatigue et la chaleur, les artistes étrangers ne savent plus trop où ils habitent. Et c’est justement hypnotisé par les spectres de la dark music, de la cold wave et du shoegaze que notre trio a donné une belle leçon de rock attitude et aptitude à un public chinois éparse mais attentif. Telle la grande faucheuse, la wave de Future aura totalement ensorcelé, durant 40 minutes, un public pourtant habitué aux boniments des Boudhas.

En mode guitare-chant (Yann), basse (Brice) et synthé + pad (Pauline), sans oublier au son l’indispensable Bernard (du groupe DEAD), un petit air de Levitation s’est soudainement engouffré sous la tente de la scène peu habituée à renvoyer des riffs et des réverbs aussi cinglants et inspirés. Fort d’un premier 10 titres, « Horizons », sorti il y a un peu plus d’un an, Future a bien été présent durant ce set énergétique, parfaitement maîtrisé et cadencé, aux notes généreuses et envoûtantes, à la voix qui n’aura pas divisé la joie d’un public étonné et conquis devant la prestance et l’audace d’occidentaux certes pas oxydés.

« Try it », « Prisms », « Again », « Colors », tout l’album y passe et fait trépasser les premiers rangs qui n’en perdent pas un riff.
Magnifiquement mis en lumières et en vidéo projection par un VJay pour une fois inspiré, Future aura foulé le terrain embourbé du Shanghai Rugby Stadium en allant droit au but pour transformer un essaim de notes noisy et martelées en un champ de victoire du rock qui se démène. Celui qu’on aime.

Retrouvez bientôt l’interview exclusive de Future au Concrete and Grass Festival sur indiemusic.


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Nicolas Nithart

grand voyageur au cœur de la musique depuis plus de 20 ans