[Exclusivité] [EP] Fumer Tue – The Son Of The Beast

Fumer Tue, phénomène électro lo-fi punk strasbourgeois qu’eux même n’expliquent pas sortira son second EP « The Son Of The Beast » le 21 avril prochain. En exclusivité pour indiemusic, on te le fait écouter une semaine avant sa sortie. Petit chanceux va !

Fumer Tue - The Son Of The Beast

Premier ouf de soulagement, nos copains strasbourgeois soignent enfin leur image après la pochette d’un « Flying in the Supermarket » à rendre nauséeux un aveugle.
Et comme il est question de contraire, la pochette de ce « Son Of The Beast » offre trois yeux à son monstre illustré par la bassiste-graphiste Kelly Placard, venue en renfort du duo Romain Muller, guitare-chant et Dina McKay (Nathalie pour les intimes), chant-synthés. Il ne manquait que la typo dégoulinante de « Fumer Tue » pour compléter l’ouvrage, c’est chose faite !
Bon, si on passait à l’écoute ?

Qu’on se rassure d’abord, Fumer Tue n’a pas tellement changé : les ambiances synth pop métalliques enregistrées en sous-sol sont plus que jamais en place comme on retrouve les douces querelles de notre duo vocal adoré.
Fort heureusement, il y a du nouveau chez Fumer Tue, et cela se ressent d’emblée dans la qualité de l’enregistrement. Si la marque de fabrique DIY est toujours officiellement défendue, on sent que « The Son Of The Beast » n’est pas l’enregistrement à l’arrache que fût « Flying In The Supermarket », malgré ses hits hard lo-fi instantanés (Bichou, Fumer Tue).

« The Son Of The Beast » défend une ligne musicale austère. Un son oppressant, sombre, mais pas noir charbon à travers une boite à rythmes séquencée et déshumanisée, un synthé infernal et spectral et quelques riffs pesants mais jamais insistants.
Plus sérieux et sévère, Fumer Tue passerait presque pour un groupe cold waveux aigri. Il n’en est pourtant rien. Le trio a le bon goût de proposer un EP plus chiadé, plus réfléchi et mature, plus maitrisé aussi qui s’aventure aujourd’hui avec assurance sur les terrains du garage punk et de la cold wave.

Ainsi, place à la frénésie des nuits sombres éclairées au néon sur « Driving Right » entre combats et ateliers tatouages clandestins, puis à l’étage « The Floor », club karaoké au milieu des mafiosos russes et des yakuzas. Il fait bon vivre chez Fumer Tue.
Plus proche du précédent enregistrement, « Don’t Need To Cry A River » joue cartes sur table un garage punk débridé, où Dina McKay fait du charme aux garçons installés au bar, pour les entraîner sur scène. Ça commence à chauffer !
Avec « Violence », mais sans nous faire violence, nos trois musiciens, fêlés sur les bords, jettent leur victime d’un soir dans le coffre de leur décapotable, façon Tarantino. Et on sait tous très bien comment cette sordide histoire finira. On ne nous la fait pas !
Enfin, l’heure du scalp a sonné sur « Apache ». Un techno punk sous fond d’invocation d’esprits pour clôturer cette folle aventure. Il ne fallait pas réveiller l’Indien !

Fumer Tue

« The Son Of The Beast », second EP de Fumer Tue en quelques mois affirme l’envie et le potentiel du trio strasbourgeois. Du projet-blague-pour-s’amuser, Fumer Tue devient peu à peu un groupe à prendre au sérieux, qui sans se prendre la tête, commence à poser stratégiquement ses pions sur l’échiquier synth punk DIY français. Méfiez-vous d’eux, ce sont des malins !

« The Son Of The Beast » de Fumer Tue, sortie le 21 avril 2014.


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Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques