[EP] Flanagan – Of Love and Misanthropy

Le DIY a encore de beaux jours devant lui ; ce que prouve Flanagan avec un EP aux couleurs chatoyantes, rock et psychédéliques, élaborées et toujours justes.

Flanagan - Of Love And Misanthropy

avoir être débrouillard avec les moyens du bord : la règle d’or du « do it yourself », toujours plus intrigant au fil des ans grâce à des progrès technologiques permettant à de nombreux musiciens d’exprimer leurs passions au fil du temps. Mais encore faut-il utiliser ces moyens à bon escient, et intelligemment. La question ne se pose cependant pas ici, grâce à l’auteur/compositeur bordelais Flanagan qui, avec « Of Love and Misanthropy », prouve qu’avec intelligence et concision, on crée de grands disques, motivants et bien pensés. On ne peut, alors, que saluer la démarche du musicien, qui orne ses créations rock de mouvements progressifs et psychédéliques formidables et excitants.

Maîtrisant ses titres avec précision et une folle envie d’en découdre, l’homme manipule, maltraite, triture ses instruments avec fougue et envie. Du pop rock débridé de « The Dragonfly », soufflant le chaud et le froid, aux chœurs combatifs et énergiques de « The Toad », tout ici respire le besoin de transpirer, de se pencher des heures entières sur des mélodies toujours plus accrocheuses. Le psychédélisme de « The Fallow Deer » nous transporte vers l’innocence aérienne de la fin des 60’s avant que les riffs ne deviennent incisifs. Les guitares échevelées de « The Cockroach » explosent et motivent les sens de l’auditeur, nouvel hymne à la danse frénétique tout en conservant un sens de l’harmonie tout simplement incroyable. La longue pièce finale, « The Donkey (A genius) » achève de démontrer que l’inspiration de Flanagan est inépuisable, tant elle nous emmène sans nous prévenir sur des terres en perpétuelle évolution, fascinantes et palpitantes. Se permettant même, sur un format aussi court, le principe de la chanson cachée, son humilité n’a d’égale que sa capacité à s’approprier chaque genre et le faire sien, avec acharnement et motivation. Si bien que le sourire ne quitte jamais nos lèvres, tout au long de ces errances sonores profondément addictives.

Contrairement à ce que le titre nous indique, il s’agit plus ici d’amour que de misanthropie. Ou alors, cette dernière a du bon, finalement. Car, en parcourant les paysages volcaniques de l’EP en compagnie d’animaux hybrides et métaphoriques, on ne peut que ressentir une véritable affection pour la musique de Flanagan ; quelque chose d’assez indéfinissable mais réellement touchant. Si la débrouillardise devait devenir un symbole, nul doute que celui-ci aurait du fil à retordre avec l’artiste ; ne pêchant jamais par excès de confiance, il vit ses mélodies avec un dévouement hors normes, incessant sans être excessif, brûlant sans être corrosif. Le chant illustre ce syndrome à la perfection, sincère et franc sans jamais devenir forcé ou dénué de sens et d’intérêt. Musicien complet et accompli, Flanagan étire, malmène et va au bout de ses passions ; et, manifestement, il a encore de belles heures devant lui.

Flanagan

Il serait dommage de ne pas profiter du voyage ; donc, ne vous posez plus aucune question et foncez, tête baissée, pour entrer dans cette course sinueuse et frondeuse. Flanagan : reconnu d’utilité publique !

« Of Love and Misanthropy » de Flanagan est disponible depuis le 28 octobre 2015.


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Raphaël Duprez

En quête constante de découvertes, de surprises et d'artistes passionnés et passionnants.