Rencontre avec Fire/Works

Suite à l’écoute de leur génial premier album folk « Grand Voyageur », j’ai voulu approcher de plus près ce projet montréalais plein de promesses, Fire/Works formé par le duo Jonathan Peters et David Lagacé. Rencontre avec l’un des grands espoirs du folk canadien.

crédit : Marc Etienne Mongrain
crédit : Marc Etienne Mongrain
  • Bonjour David et Jonathan, vous formez ensemble le groupe Fire/Works.  Comment allez-vous ?

Salut Fred ! Nous allons très bien.  Nous sommes au sommet de notre moral avec l’été qui arrive sur Montréal !

  • Fire/Works, deux mots pour n’en former qu’un seul. N’y a-t-il pas un parallèle à faire avec votre rencontre : deux entités qui se croisent pour n’en former qu’une ?
    Dans quelles circonstances vous êtes-vous rencontrés ?

Effectivement, deux entités plutôt différentes sur plusieurs points qui se rejoignent et se complètent autour de la musique. Nous nous complémentons sur tous les points en fait. Nous avons chacun une part de la folie du feu en nous et aussi une part du travail qu’il faut consacrer (fire + works) ce qui fait que la folie fonctionne (fire/works) et donne de l’explosion. (fireworks)

crédit : Claudy Rivard
crédit : Claudy Rivard
  • Quelles sont les discussions qui vous ont amené à prendre le chemin du folk comme destination musicale ?

Nous avons débuté le projet dans un chalet reculé, loin de Montréal. Nous avons arrangé quatre des chansons de Jonathan et nous avons profité du temps, de la nature.
Le folk est venu de façon plutôt naturelle. Nous étions en pleine découverte de For Emma For Ever Ago de Bon Iver et sentions que notre place était dans ces eaux-là.  Nous étions plutôt à l’aise avec la guitare acoustique et on ne sentait pas le besoin de faire danser les gens à tout prix. De toute façon une bonne partie de notre historique musical se tient dans le folk.

  • J’aime beaucoup la description de votre style musical sous la bannière « cinematic-folk ». Quelle définition donneriez-vous à cette expression ?

Nous disons cinematic-folk pour se permettre des transgressions au folk surtout. Nous créons les chansons et les traitons en pièces isolées, tout comme des courts-métrages ou des scènes de films. Ce qui nous permet d’obtenir un éclectisme dans certaines ambiances de chansons sans trop s’en vouloir. Nous aimons les idées différentes, les émotions connexes, mais aussi contradictoires. En plus nous ne voulons jamais répéter une même chanson. Donc sur la trame de folk, nous pouvons traiter les chansons comme si elles étaient de différents moments de cinéma, ce qui laisse plus d’espace pour l’imagination.

  • Pour poursuivre sur l’interprétation de votre musique, votre premier album « Grand Voyageur » épouse particulièrement cette idée de nature et de paysages. Avez-vous vous-même construit votre musique à partir de propres voyages et rencontres, ou est-ce parti davantage de votre imaginaire voire de récits d’autres ?

Grand Voyageur  est beaucoup plus un récit de l’imaginaire que de faits vécus. Nous l’avons fait pendant un hiver pénible à Montréal; il est donc devenu une sorte d’échappatoire à notre quotidien, un voyage pour nous même.

  • Parlons un peu de vos rôles au sein de Fire/Works ? Qui écrit, qui compose ? Comment travaillez-vous ensemble à la réalisation de vos titres ?
crédit : Benjamin Paquette
crédit : Benjamin Paquette

Dans le cas de Grand Voyageur, nous avons écrit les squelettes de chansons, majoritairement chacun de notre côté. Nous avons ensuite assemblé les chansons et les arrangements en duo. Nous procédons presque de la même façon présentement, mais nous utilisons plus d’inputs de l’autre. Nous sommes en route vers la fusion. (haha)

  • Quelles peuvent être vos sources d’inspirations quand il s’agit de rédiger des paroles ?

Le plus souvent le jeu des paroles est pour nous une sorte de façon de donner de l’importance aux choses anecdotiques. Pour continuer dans l’idée du cinéma, nous mettons le focus de caméra sur des images qui passent d’ordinaire un peu plus sous silence. Les tournures de phrases peuvent être quelque peu absurdes où contradictoires. Autrement, nous aimons beaucoup souligner l’amour, l’amour de toutes les choses que nous aimons. À travers cet amour il y a aussi beaucoup de nature, de temps.

  • Vous avez enregistré et produit par vous même cet album comme ce fut le cas par le passé pour votre premier EP. Enregistrer par vous même « Grand Voyageur » était-ce un moyen de mettre sur ce disque exactement ce que vous vouliez faire ressortir et ressentir à l’auditeur ?
crédit : Élise Apap
crédit : Élise Apap

Tout à fait. Le fait d’être indépendant au moment de la production nous donne le droit aux essais, aux transgressions à notre propre authenticité, aux moments brumeux comme aux gros buzz. Nous avons donc créé un produit qui nous ressemble. Beaucoup de cette réussite vient du troisième membre de Fire/Works ; Jean-Bruno Pinard, ami et ingénieur de son.

  • Après ce premier LP, avez-vous déjà pour projet de réaliser le suivant ou prévoyez-vous davantage de défendre « Grand Voyageur » sur scène ?

Nous sommes à mi-chemin entre les deux options présentement. Nous continuons d’apporter Grand Voyageur aux gens sur scène, alors qu’en coulisse nous avons le nez dans le prochain projet. Nous sommes en période d’écriture et, bien sûr, cette période demande beaucoup d’énergie et de présence d’esprit. Évidemment, sur scène nous donnons tout notre amour à Grand Voyageur, qui a encore beaucoup à vivre d’ailleurs.

  • D’ailleurs, sur scène, jouez-vous à deux également ou enrichissez-vous votre projet d’autres musiciens ?

Nous avons deux formules ; nous sommes un duo à la base. Je joue de la guitare, du bass drum, de la tambourine, de l’harmonica, du mélodica et je chante. David joue de la guitare (et tous les effets qui s’en suivent) du floor, de l’accordéon et chante aussi. Lorsque nous avons de plus grandes salles, nous jouons à quatre. Formule plus classique au niveau des instruments ; David Dupaul nous accompagne à la basse et au keys et Françis Ledoux aux drums.

  • Montréal est une ville qui présente à parts égales un public anglophone et francophone.
    Était-ce une évidence pour vous de choisir l’anglais pour défendre vos textes quand certains groupes  comme Karkwa, Malajube ou encore Monogrenade ont opté pour le français ?
crédit : Élise Apap
crédit : Élise Apap

Pour nous, l’anglais n’était qu’un moyen pour rejoindre le plus d’âme possible. Nous vivons des vies à 70% en français, mais considérions inintéressant de se fermer à plusieurs publics à cause du langage. Comme nous le disons souvent ; les paroles ne sont qu’un médium de transport de la chanson. Elles agissent comme le type de peinture que l’on applique sur une toile ; la musique est le canevas, l’émotion de la chanson devient le portrait de la toile et les paroles sont le médium utilisé. Un choix esthétique dans notre cas.

  • Si vous aviez aimé que je vous pose une question qui était absente de l’interview, n’hésitez pas à vous la poser maintenant !

« Les gars, où peut-on se procurer votre album et vous suivre ? »

Très facile Fred, voici les liens !!
fireworksband.com
facebook.com/fireworksband
twitter.com/fireworksband
Aussi sur iTunes et les autres distributeurs numériques.

  • Merci à vous deux et au plaisir !

Cheers !

Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques