[Live] Findlay et Roni Alter au Café de la Danse

Vêtues de socquettes blanches dans des compensés coraux, elles avancent. Les femmes s’en mêlent et fêtent leur 21e année. Au mois de mars, ce festival 100% féminin, 100% musique indépendante, continue de fracasser la France. Paris, Nantes, Dijon, Bordeaux, Lille, Annecy, Brest et plus encore : autant de villes, de scènes et de soirées pour affirmer et démontrer que l’horizon culturel féminin est vaste et exigent, mais nécessite encore, malheureusement, la présence d’événements dédiés pour exister pleinement. Fièrement.

Findlay © Marie Marchand
Findlay – crédit : Marie Marchand

Le Café de la Danse se découvre dans une ruelle un brin sombre, un brin solitaire, des arrières de la place de la Bastille. Un couloir étroit et face à des rangées de gradins, une scène bercée dans l’ambiance chaude et attentive. Il y a des lieux qui respirent l’écoute et la bienveillance. Le Café de la Danse est de ceux-là. C’est dans cette atmosphère que Roni Alter délivrera un très doux moment. Dans sa voix, si pure mais si puissante, se cache quelque chose des chamans et de la texture vocale d’Alela Diane. Seule sur scène, grande sous la lumière, la jeune femme chante un folk hanté de mélancolie, de poésie et de vents dans l’herbe des plaines. Écouter Roni Alter et attendre Findlay démontre toute la pluralité de la scène des Femmes s’en Mêlent.

Findlay vient de Manchester. Elle a ce quelque chose très anglais, ce quelque chose à mi-chemin entre les bonnes manières et le punk. Et entre ces deux points cardinaux, se rencontrent une pop conquérante et un rock garage, dans un ouragan de malicieuse fièvre. Il y a le rouge vif du rouge sur les lèvres et celui de la passion. Il y a le pailleté de la nuit et des mélodies électriques et électrifiantes. Malgré ce que l’on lit à son sujet, Findlay évacue toutes les références, tant l’honnêteté et la fraîcheur transcendent. Tant l’horizon musical ne connaît pas de limites. La jeune femme sortait l’an dernier son premier album « Forgotten Pleasures ». Succession de treize titres bien sentis, qui prennent une nouvelle dimension sur scène.

« Un putain de lundi soir. » C’est ainsi que Findlay s’est étonnée de l’ambiance excitée du Café de la Danse en ce début de semaine. Coiffée d’un béret rouge, tellement parisien, la Mancunienne a livré un set vivifiant et heureux, à l’image de son si groovy écorché « Electric Bones ». Findlay a du chien. Findlay est cette Gavroche British. De sa voix un brin nasillarde, bercée de soul et de séduction, elle balance des moments frais, envoûtants et pourtant tellement percutants. La pop pêchue et écorchée de « Forgotten Pleasures » se découvre sur scène, riche d’aisance, de plaisir et de belles fragilités. Chaque morceau emporte tendrement les corps dans un punk sexy, mené par des musiciens investis, qui ne sombre jamais dans le trop. Du faussement vaporeux « Stuck in Your Shadow », Findlay en fait une vague électro à la mélodie entêtante, alors que plus tard, « We are Never the Last » devient un étendard puissant et fédérateur. Et dans un a capela de « Sunday Morning in the Afternoon », elle prouve toute la délicatesse de sa fougue, telle une dentelle de fils multicolores et brillants. En naviguant librement entre hip-hop, pop, rock et tellement d’autres terres artistiques, la jeune musicienne, parfois armée de sa guitare, démontre sa capacité à écrire des morceaux qui fonctionnent comme des tubes, aux refrains martelés tels des punchlines. Findlay a électrifié le Café de la Danse de sa pop garage et explosive, telle une dynamite joliment insolente.


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Juliette Durand

étudiante en cinéma, arpenteuse des scènes parisiennes et passionnée des musiques qui prennent aux tripes