[Live] Festival les inRocKs 2014 – La Cigale – Jour 4

Qu’on aime ou pas le magazine, il faut bien avouer que les inRocKs savent recevoir. Alors que les autres salles parisiennes, pour cette 27e édition du festival, accueillent Damon Albarn, Royal Blood ou encore The Jesus & Mary Chain, la Cigale n’est pas en reste avec une belle affiche rock.

The Orwells - crédit : Valentin Chemineau
The Orwells – crédit : Valentin Chemineau

On attendait surtout de croiser tout d’abord les Orwells, à cause de leur réputation de groupe cinglé en live. Le chanteur est bel et bien un showman. Difficile d’affirmer si c’est dû à son taux d’alcoolémie ou de MDMA, mais le moins qu’on puisse dire est qu’il fait le spectacle, allant jusqu’à prendre des bains de foule ou chanter un couplet couché. Moment même bizarre lorsqu’il présente son séant au public et qu’il se frotte la raie des fesses avec son micro. Il est quelque part, loin, et lui seul connaît certainement le pourquoi du comment.

Les chansons, en tout cas, sont pêchues, un grunge sexuel et décomplexé qui nous ramène parfois au temps où les Pixies avaient une cinquantaine de kilos et un pénis en moins. Le concert est court (30 minutes seulement), un peu frustrant, mais nous permet néanmoins d’avoir vu le groupe sous son meilleur jour, enchaînant les temps forts malgré le court créneau qui lui a été alloué. Dommage aussi pour eux d’avoir commencé un peu tôt, devant une salle à moitié pleine, le Parisien étant dur à faire bouger à 19h30.

Les Parquet Courts suivent. La hype du moment présente un post-punk lo-fi qui fait la part belle à la rythmique de basse. Des looks de mecs normaux, que l’on imagine totalement en train de fumer de la weed dans leur cave et de se taper des fous rires sur leurs chansons un peu foutraques mais aux gimmicks accrocheurs.
Forcément moins accessible que celle des deux autres groupes qui l’accompagnent ce soir, la musique des Parquet Courts reste ceci dit un spectacle intéressant. Beaucoup de moments sauvages et bruitistes s’entremêlent avec des titres plus bordéliques rappelant Television, comme la délirante « What Color Is Blood ».

Bizarrement, le meilleur moment du concert est un nouveau morceau absolument différent du reste. Beaucoup plus « chanson » et moins « Parquet Courts » que les autres , flirtant avec une americana classieuse. Avant-goût d’une nouvelle direction ? Vu sa qualité, on ne dit pas non.

Palma Violets - crédit : Valentin Chemineau
Palma Violets – crédit : Valentin Chemineau

En conclusion de la programmation du jour s’amènent les Palma Violets. Rappelant les Libertines (en propre) aussi bien musicalement que physiquement, les Anglais sont la surprise de la soirée. On découvre ici un vrai groupe live qui fonctionne à l’énergie. Mention spéciale au bassiste/chanteur, toujours sautillant et délirant sur une scène où il semble s’épanouir.
Ce concert a le mérite de nous rappeler à quel point « 180 », sorti en début d’année dernière, est un sacré bon album, porté par l’imparable « Best Of Friends », inévitable clou du spectacle. Le moins qu’on puisse attendre d’une chanson qui avait été élue meilleur morceau de 2012 par le NME.

Le groupe propose également de nombreux nouveaux morceaux d’un futur album qui était censé sortir cette année mais se fait encore attendre. Ceux-ci lorgnent moins vers les Libertines que les Clash, on est moins dans l’hymne immédiat mais curieux de réentendre ça rapidement sur galette. Le groupe met en tout cas toujours une ambiance de feu, pour une salle cette fois pleine, qui lui rend la politesse. 45 minutes de show, comme les Parquet Courts, envoyées à fond la caisse et sans temps mort.
Les Palma Violets clôturent donc de fort belle manière cette soirée placée sous le signe des guitares enragées. Trois groupes homogènes mais pourtant vraiment différents les uns des autres, et qui évoquent autant de pans d’une scène rock dont les années à venir semblent pleines de promesses.


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Sébastien Weber

chroniqueur attaché aux lives comme aux disques d'exception