C’est une ballade tellement cinématographique que nous propose Fernand&Fernand qu’en parler et divulguer les aventures qui vous attendent relève presque du spoiler.
Il y a d’abord cet arpège qui interpelle, jonglant autant avec le sombre que la lumière, sublimé par cette basse envoûtante. Puis vient cette partie semblant tout droit tirée d’un cirque ambulant qui nous explique qu’on est ici dans un univers à fabuleux tiroirs qui lorgne vers Pink Floyd, Robert Wyatt ou Radiohead. Entendre par là foncièrement mystérieux et progressif. C’est enfin l’aspect pop qui prend ses droits avec une voix qui semble nous envelopper de sa chaleur, en opposition totale avec les ambiances que nous venons de traverser. « The Ballad of Raskolnikov » ne dure pourtant que 4 minutes 53, tel le trailer d’un film incroyable qu’on s’imaginerait bien savourer longuement.
Groupe parisien formé en 2016, Fernand&Fernand possède également un album autoproduit à son actif, « A Strawberry-Flavoured Wormhole », qui proposait déjà une escapade psychédélique haute en couleur avec d’illustres moments, même si parfois les garçons sont durs à suivre.
Mais, au-delà des expériences sonores, subsiste avant tout un vrai goût de la mélodie. Ce qui permet de toujours remettre les choses en place quand ils se lâchent, même couplé à cette grandiloquente tendance pour l’aventure. Le tout est aussi addictif qu’un polar étrange, injecté de fantasy, qu’on ne peut s’empêcher de dévorer pour en connaître la fin.
Autant l’album est spectaculaire, autant ce grand morceau qu’est « The Ballad of Raskolnikov » évolue dans une autre dimension, et nous fait jubiler à l’idée d’un deuxième album qui serait de l’acabit de cette ballade onirique. Mention spéciale également au clip magnifique, fait-maison, qui colle à la peau de sa chanson et la sublime.
« The Ballad of Raskolnikov » de Fernand&Fernand est disponible depuis le 15 mars 2020.
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