[Entourage #39] Félix Matschulat (No Money Kids)

Depuis le 16 novembre dernier, notre duo electro-blues préféré de Paname est de retour avec « Trouble », un troisième long-format nocturne et entraînant, qui mêle à un groove sensuel (The Street, Family Blood) une urgence brûlante et sauvage (Hush Hush, See Me Laughing) et un sens de la mélodie pop affirmé (Nowhere Land, Lost Generation, My Loneliness). Félix Matschulat, chanteur et guitariste de No Money Kids, inséparable du bassiste et sampler JM Pelatan nous confie les rencontres essentielles de son duo : de celles qui ont scellé des amitiés dans le temps et ont bouleversé son approche du live en profondeur.

crédit : Sergey Neamoscou

Heymoonshaker

On a pris une grosse claque la première fois qu’on a découvert Heymoonshaker en concert. Une vraie rencontre musicale et humaine. On venait de sortir notre premier album, on enchaînait les dates à l’instinct sans avoir pris le temps de vraiment réfléchir à ce qu’on véhiculait sur scène. C’est eux qui nous ont donné la volonté de travailler la scénographie, d’être plus précis et plus en phase avec nous-mêmes. Leur show était vraiment millimétré alors qu’on venait des scènes garage et des concerts rock’n’roll. Par nos affinités musicales, on s’est retrouvé très souvent sur les mêmes plateaux, dans des contextes parfois insolites comme une soirée privée dans la demeure d’Agnès Varda. De fil en aiguille, on a fini par improviser des morceaux ensemble sur scène, on se souvient d’un beau moment de transe à la Cave à Musique à Mâcon par exemple, ou encore à la Ferme du Buisson à Noisiel. On a souvent parlé de composer un titre ensemble, j’espère qu’on aura l’occasion bientôt.


Boogers

Le seul, l’unique, Boogers. Le synonyme dans le dictionnaire c’est : ça défonce ! Non seulement musicalement on adore, mais il fait partie de ces artistes que tu croises sur la route et avec qui tu partages un réel moment de vie. C’était l’une de nos premières tournées, des amis (April) nous avaient invités à jouer dans un super lieu en Charente, l’Ogre Rouge. Boogers était prévu au plateau et on y a passé une soirée monumentale, point de départ : « punk, cognac et pot-au-feu ». La fin de la soirée est plutôt vague, mais il devait être 5h du matin dans un gîte après un after dancefloor dans la salle avec l’équipe, un très bon souvenir. On l’a depuis croisé plusieurs fois sur la route, et il dégage une super énergie, seul sur scène, un vrai punk pop.


Howard

Nous sommes humainement très proches du groupe. Vu que le chanteur/guitariste, Jean-Marie, est notre ingénieur son depuis le tout début de No Money Kids, ça aide ! On a fait des milliers de kilomètres ensemble et on a pu suivre l’évolution de Howard en interne depuis le début. J’ai été impressionné par leur professionnalisme et leur premier EP est vraiment bon : les compos sont belles et le son est léché, ils iront loin ! Bien que notre genre musical diffère, on partage une vraie passion de la guitare et une même éthique du son, ce qui nous a permis d’enrichir notre palette sonore et rajouter quelques pédales d’effet au pedal board… God bless Anasounds et leur Crankled Bitoun Fuzz !


Lysistrata

C’est d’abord nos amis de la Grand’Ourse de Saint-Sauvant, Blandine et Anne-Claire, qui nous ont fait connaître Lysistrata. Aux premiers abords, je me suis dit que c’était pas vraiment ma tasse de thé jusqu’au jour où je les ai vus sur scène… Là, j’ai vu quelque chose de rare. Musicalement, ils m’ont également apporté une ouverture sur des harmonies que je n’utilisais pas avant, des formes de dissonances remplies d’accords ouverts, un peu comme une chasse permanente d’une tonique que l’on fond dans le décor. J’attends avec hâte leur deuxième album…


Charles X

L’artiste qui cache son jeu le mieux du monde… Charles X, c’est un dingue de soul et vraiment, en enregistrant, il nous donnait l’impression d’un mix entre Prince, James Brown et Al Green, surexcité dans la cabine ! Tu retrouves cette énergie en live, il a vraiment un truc en plus qui lui permet de passer d’un rap brut à des envolées soul. On partage le même éditeur, Alter-K, et on l’a rencontré à un concert à La Place, on savait qu’on ferait quelque chose ensemble. Ce mec-là vaut le détour et la collaboration entre lui et No Money Kids ne va pas s’arrêter là, c’est une évidence !

« Trouble » est la sortie la plus pop de No Money Kids à ce jour, c’est incontestable. Un album accessible aux mélodies et à la production léchées, qui ouvre en grand les horizons du duo parisien, non seulement aux collaborations réussies avec Charles X et The Toxic Avengers, mais aussi aux reprises avec celle démente et presque évidente du tube « Crazy » de Gnarls Barkley. Un album inspiré, maîtrisé et sans temps morts où les tubes electro-bluesy ne s’égarent jamais loin des trois minutes chrono. Pour découvrir cette pépite à la rentrée, ne manquez pas leur release party le 10 janvier prochain à la Maroquinerie. Une quasi-certitude, on devrait y retrouver de nombreux guests et avec leurs potes, Thé Vanille, en première partie, la soirée s’annonce déjà parfaite !

« Trouble » de The Money Kids est disponible depuis le 16 novembre 2018 chez Roy Music.


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Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques