Artisan d’un heavy rock déglingué et bien burné, le duo canadien Fear The Mammoth sort de son ère glaciaire depuis son premier EP pour nous offrir cinq titres rentre-dedans qui, sans la moindre sommation, chargent frontalement, avec rage et précision. « Freaks » est un disque qu’on voit venir de loin.
Originaires d’Edmonton, dans l’État canadien d’Alberta, Benjamin Stivicic au chant et à la guitare et Patrick Santos à la batterie forment Fear The Mammoth, un redoutable combo hard punk dont le déchaînement d’énergie sans retenue ne peut laisser personne indifférent. Du chant rageur aux riffs lourds, des frappes chirurgicales à l’urgence d’un jeu compact sinon explosif, Ben et Pat, alias nos nouveaux espoirs du (heavy) rock moderne après Royal Blood et Drenge, ne laissent rien au hasard. Ils livrent, avec leur second EP, « Freaks », la singularité qui manquait au premier : à savoir, une expérience marquante et immédiate, une projection sur le ring face à l’adversaire, aux premières loges pour se prendre des coups et en rendre jusqu’au dernier round, jusqu’au K.O.
Sans concession, sinon celle d’affirmer, derrière la puissance du combo rock, un nécessaire enjeu mélodique qui donne autant l’envie d’headbanger que de malmener nos os fragiles sur le dancefloor, Fear The Mammoth est un projet outrageusement excessif et expressif, qui en fait des caisses mais avec un talent incontestable. Impossible de résister alors à la rage poisseuse de « Cruel Woman », à l’autorité de « Government Man », à la combativité castagneuse de « Freaks » ou à la virulente hargne de « For You ». Qu’on ne s’y trompe pas : avec cet EP ravageur, Fear The Mammoth risque bien de se faire une place de choix sur les scènes heavy rock nord-américaines et, espérons-le, tout aussi vite européennes dans les prochains mois ; si, bien sûr, son chanteur ne fait pas d’extinction de voix d’ici là !
« Freaks » de Fear The Mammoth est disponible depuis le 6 mai 2017.
