[EP] Fakear – Sauvage

Jeune prodige caennais de l’electronica, encore méconnu il y a près d’un an, Théo Le Vigoureux alias Fakear sortait en juin dernier son nouvel EP « Sauvage », six mois après l’excellent « Dark Lands » en décembre 2013.

Fakear - Sauvage

Lancé par l’EP « Morning In Japan », – rencontre entre le downtempo, l’abstract hip-hop et l’electronica, traversé par des voix venues d’ailleurs le plus souvent saccadées, hachées et samplées -, le jeune musicien de 23 ans impose à la régulière son univers à part.

Toujours très inspiré par l’Orient, Fakear nous transporte grâce aux vents venus d’ailleurs le long de sept compositions méticuleusement travaillées.

Première piste révélée, « La Lune Rousse », en collaboration avec la chanteuse de musique méditative et dévotionnelle allemande Deva Premal, traçait l’itinéraire d’un EP dépaysant et mystérieux emporté par des bouts d’histoires et de voix assemblées sous la pression des doigts agiles de Théo.

Et pourtant, côté collaboration, on préférera le plus sensible et serein « Two Arms Around You », sur lequel la Parisienne Sonia O’Kobbo apporte toute sa chaleur et sa passion.
Les sons plus arrondis, plus doux de la flute aux beats construisent notre îlot d’écoute paisible, loin de toute agitation. Certainement, le titre le plus incontournable de « Sauvage ».

Boisé et percussif, « Tigers » évoque quand à lui la flore dans ce qu’elle a de plus exotique, là où le végétal domine. Emporté par les rythmes tribaux et des notes en cascade, on se met à rêver des tropiques.

C’est finalement l’Inde qui nous rattrape sur les mantras de « Darjeeling », où chaque note, chaque instrument qui les accompagnent, capturés par le bâtisseur des sons Fakear participe à nous immiscer toujours plus dans cette autre culture, dans cette vision extrêmement vibrante de l’Inde moderne et urbaine.

On sera pourtant très mitigé par les samples trop triturés, trop poussifs de « Neptune », et le non moins sévère « Pale War God ». Deux titres qui se préféreront à coup sûr en concert, pour mieux en saisir tout le travail et la portée artistique, scénique et visuelle.

crédit : Laurene Berchoteau
crédit : Laurene Berchoteau

C’est en effet dans un environnement foisonnant et sauvage qu’on aime Fakear, à l’image du final « Thousand Fires » où les incompréhensibles voix donnent naissance à une tribu exotique dont on ignore jusqu’à l’origine. C’est confus, habité, vivant et c’est peut-être ce qui nous touche le plus chez ce garçon.

« Sauvage » de Fakear, disponible depuis le 16 juin 2014 chez Nowadays Records.


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Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques