Erevan Tusk à Kiosquorama

Kiosquorama a tout pour plaire. Il est de ces festivals qui prennent la ville.
Le temps d’une quarantaine de concerts, la musique s’installe dans les kiosques des jardins de Paris. Avant-hier, c’était au square du Commerce que les choses se passaient. Pour l’occasion, indiemusic est allé jeter un coup d’œil. On y a vu des enfants, des siestes dans l’herbe et Erevan Tusk.

crédit : Solène Patron
crédit : Solène Patron

Avant d’arriver devant le kiosque, il faut remonter le square et découvrir ce que le festival cache en plus. Des stands, des glaces et des brochettes de fruits. Ici, tout est gratuit et tout est écologiquement responsable. Le temps d’un samedi, le parisien s’anime de son âme champêtre.
Avant d’entendre Erevan Tusk, il faut patienter assis dans l’herbe. Ou bien écouter ce que nous offre Mathis Gardel et plus tard Sarah Jeanne.
Le garçon joue une pop qui se perd, peut-être trop, dans une énergie rock encore incontrôlée. À la suite, Sarah Jeanne propose une musique beaucoup plus en sourdine, beaucoup plus distillée. Une mélodie où s’engouffre la folle et profonde voix de la jeune femme.

crédit : Solène Patron
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Puis vient ce pour quoi le public est inévitablement venu : Erevan Tusk. Les cinq garçons dans le vent. Les cinq Parisiens du moment. Leur look est celui de jeunes british, mais leur musique est complètement décomplexée de toutes les influences qu’on peut y voir. Avec eux, on oscille avec pop et rock habillement, puisque le plaisir est celui de tout simplement faire de la musique.

crédit : Solène Patron
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Les morceaux s’articulent autour de mélodies tendrement bien cousue et jouée à la guitare. Dessus se posent une batterie qui se veut percutante, mais qui se peut aussi ronronnante, et un clavier qui apporte ses sonorités enfantines. On se trouve alors face à un groupe dans le sens le plus précis du terme. Il y a ici une réelle cohésion. Une harmonie de sons, allant jusqu’à chanter à l’unisson. Chaque morceau est traversé de chœurs. Et avec tout ça, c’est un cocon qui se crée autour du square. Gentiment douillé. Gentiment, car dans le fond de la gorge c’est de la mélancolie qu’on entend. Comme si le quintet circulait entre l’envie d’exploser et celle d’offrir un des sets des plus purs. Car en effet, tout est très précis et limpide. L’ambiance est printanière et nous donnerait presque à espérer que l’été va de nouveau arriver.

crédit : Solène Patron
crédit : Solène Patron

Pourtant même en s’attaquant au décor, les Erevan Tusk n’arriveront pas à devenir de mauvais garçons, à titiller l’imprévu. Ils ont l’allure sophistiquée et ça leur colle à la peau. Peut-être trop pour un concert, pour un festival.
C’est vrai qu’ils ont un peu tous la tête du gendre idéal. Il est sûr que leurs textes n’effrayeront pas une belle mère. C’est peut-être dommage. Mais c’est aussi très chouette comme ça.

erevantusk.com
facebook.com/erevantusk
kiosquorama.org

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Juliette Durand

étudiante en cinéma, arpenteuse des scènes parisiennes et passionnée des musiques qui prennent aux tripes