Comment en est-elle arrivée là ? Comment la Suédoise Elliphant a-t-elle fait pour livrer un album à ce point navrant et empêtré dans le mauvais goût ? Avant de voir ça, faisons un petit topo sur le personnage.
Sortie de nulle part durant l’hiver 2011 sur Soundcloud avec deux titres obsédants qui oscillaient entre techno et kuduro, la jeune suédoise avait su retourner quelques cerveaux. En effet, l’hypnotique et sursensuel « In The Jungle » avait tout pour plaire tout en restant crédible.
Une ligne de basse parfaitement efficace, un sample de guitare issu de « The Eye Of The Tiger » de Survivor et surtout un drop monstrueux déboulant sur des synthés abrutissants au possible. C’était vraiment bon, c’était même très très bon. Elle faisait le pont entre une électro bitchy grand public et une crédibilité underground, chose rarissime. La déception est d’autant plus douloureuse qu’on ne reconnaît clairement pas Elliphant ici.
Bon, il faut avouer qu’on s’en doutait après le clip pour le dégoûtant « Live Till I Die » dont les paroles sont aussi connes que la musique pue le sucre.
« A Good Idea » est ainsi : un trop-plein de glucose, de bons sentiments et de faux semblants trash. Comment peut-on être capable de se contredire à ce point ? Comment peut-on à ce point vendre son cul pour avoir un quart d’heure de succès ? Car oui, Elliphant sera oublié quelques semaines à peine après cet album.
Imaginez une Ke$ha plus blanche que blanche qui peine à bouger la fesse droite lorsqu’elle s’essaie à l’exercice respectable et digne du « twerk » alors qu’elle se trouve dans une pyjama party où tout le monde vomit. Vous aurez une très bonne idée de la manière dont sonne cet album.
Nous sommes définitivement coincés dans une intense vulgarité musicale qui amène au constat que lorsque la musique (supposée) indépendante joue avec les codes du music business, cela sonne comme le son de l’éclaboussure de l’eau des toilettes un lendemain de Nouvel An. C’est moche et ça peut tâcher.
Sans parler de l’absolu manque de qualités de ce disque, Elliphant frôle à bien des égards le plagiat d’une autre artiste qui, quant à elle, aime se parodier : MIA. Écoutez le putassier « Boom Your Head » et tentez de ne pas penser à l’artiste Sri Lankaise qui peine de plus en plus à conserver son statut de musicienne subversive.
Finissons-en. « A Good Idea » est un album réellement mauvais. Les morceaux « In The Jungle » et « Tekkno Scene » sont tellement éloignés de cet album qu’il serait raisonnable de se demander s’ils proviennent de la même artiste. Cependant nous sommes certains que l’investisseur Diplo découvrira Elliphant un jour et saura faire d’elle le produit qu’elle souhaite tant devenir. Puis franchement, entre nous les Suédois qui prennent l’accent ragga pour chanter, c’est vraiment ridicule.
« A Good Idea » d’Elliphant, disponible depuis le 9 octobre chez Universal.
