[EP] Draumr – Nefelibata

Un disque qui, en l’espace de quinze minutes, transporte l’auditeur dans un univers totalement inédit ; du jamais vu ni entendu pour un moment incomparable de rêve et de perfection.

Draumr - Nefelibata

Ne plus comprendre ce qui se passe autour de nous. Se retrouver totalement captivé, capturé par la musique qui commence à couler au plus profond de nous, nous paralyse, nous fait sortir de nous-mêmes. Une lévitation artistique qui devient humaine, lorsque l’on sent notre âme quitter notre corps et s’en aller, l’espace de quelques précieuses secondes et alors que le temps s’arrête, vers les limbes d’un art devant lequel tous s’inclinent. Avec « Nefelibata », le projet parisien Draumr, emmené par le jeune compositeur Gabriel Cheurfa, émeut autant qu’il obsède. Inclassable et éprouvante, sa créativité demeure à jamais dans nos mémoires, nous étreignant de sa puissance émotionnelle inépuisable et sublime. Un disque venu de nulle part, glané au fil des écoutes et destiné à laisser une trace indélébile en nous.

« Lights Out », ou l’introduction parfaite à l’univers d’un artiste déjà totalement sûr de lui et doué. Des nappes synthétiques éthérées qui bouleversent immédiatement et instaurent un genre apparemment électro pop, mais qui est beaucoup plus encore. Chaque arrangement et instrument est dosé à la perfection, créant une bulle mélodique confortable et intime. Cette ballade humaine et poétique ne nous lâche pas, nous berce et nous bouleverse sans que nous puissions nous en empêcher. « Put On A Brave Face », transition parfaite vers la seconde partie du disque, ornée de la douce voix d’Elodie Cazeau, est angélique et somptueuse. Jamais les sentiments les plus profonds n’auront trouvé un tel langage pour exprimer leurs envies, leurs passions, leur sens. Chaque pont mélodique, aussi fluide que le plus lumineux des torrents, est d’une qualité irréprochable et bienveillante. On frissonne, on pleure de joie face à ce monument personnel et doux, cette vague de saisissement qui nous ébranle et nous enivre.

Sommet de ce remarquable EP, « Idle » est troublant de justesse ; certainement l’une des meilleures chansons qu’il nous ait été donnés d’entendre cette année, voire depuis très longtemps. Les rires se mêlent au chant parfait et bouleversant de Gabriel, dans une étreinte dont la tendresse n’a d’égale que la magnificence. Un chef-d’œuvre court mais terriblement intense. « Nefelibata », qui achève ce tour d’horizon éclairé et miraculeux, est un summum de chanson en langue de Molière, où les chœurs entourent les questionnements amoureux et existentiels de la voix d’Elodie. Tant et si bien que l’on comprend, sans doute possible, que l’on tient ici l’un des plus incroyables efforts de 2015 ; un tableau de pastels et de couleurs apaisantes, vibrantes et en perpétuel mouvement. « Nefelibata » est une offrande magique et impromptue, qui nous fait adorer son créateur et nous motive à le suivre, toujours plus fort, toujours plus loin.

Draumr

Un coup de maître qu’il sera difficile de détrôner ; Draumr est un pur génie, de ceux qui exaucent nos vœux les plus chers, en peu de temps mais avec une maestria incroyable. À suivre de très près dans les mois et les années à venir.

« Nefelibata » de Draumr est disponible depuis le 26 novembre 2015 chez Speed Lightning Production.


Retrouvez Draumr sur :
Site officiel FacebookSoundcloud

Photo of author

Raphaël Duprez

En quête constante de découvertes, de surprises et d'artistes passionnés et passionnants.