[Live] DMA’S au Pop-Up du Label

Les nostalgiques de la britpop s’étaient donné rendez-vous jeudi 19 mai dernier à Paris, au Pop-Up du Label, à l’occasion du premier passage en France du groupe DMA’S, trio australien élargi en quintet sur scène.

crédit : Cédric Oberlin
crédit : Cédric Oberlin

Si la formation regrette d’être constamment comparée à un simple revival d’Oasis ou autres Mando Diao, pourtant, le public présent dans la salle (à guichets fermés) a probablement la formation mythique de Manchester des années 90 et 2000 à l’esprit quand ils entendent les trois nouvelles coqueluches du rock indé, signées chez Infectious Records, venues entonner leur tubes  avec une vibe très britpop. Les titres « Timeless » et « Too Soon », joués en ouverture du set, ont d’ailleurs tout de suite donné le ton.

C’est pourtant à 17 000 kilomètres de là, à savoir Sydney, que sont originaires les trois hommes de DMA’S. En tête de proue, la voix très Gallagher du chanteur à casquette Tommy O’Dell, mais également des mixes de guitare sèche et électrique sur des mélodies imparables, le tout accouchant d’un album de douze titres prédestinés à devenir des hymnes pop fédérateurs. Ainsi, ce n’est donc pas pour rien si ce premier disque, baptisé « Hills End », rappelle bien d’autres choses à toutes les oreilles… Mais quelle importance ? La recette est loin d’avoir fait son temps, à en croire la proportion de groupies dans la salle, les fans étant venus reprendre chaque chanson en chœur, un verre à la main, tout en cherchant à soulever un pogo général. Difficile, à vrai dire, de résister à l’enchaînement euphorique des chansons « In The Moment », « Melbourne » et surtout « Lay Down », où se récite la même formule concoctée autour de refrains bien sentis et presque taillés pour les stades.

Dans une salle réputée bouillante – au sens propre du terme -, les ventilateurs tournant au ralenti étaient plus qu’annonciateurs de nouveaux records de température à atteindre. Après une poignée de chansons, tout le monde a déjà la goutte au front et suffoque de bonheur tant ce concert aux airs de fond de pub mancunien sent la sueur et la bière. Pour les enfants des 90’s, des âmes d’ados refoulés se sont soudainement réveillées et chacun d’entre eux a pu apprécier le show, ne serait-ce que par pure nostalgie. Mais impossible de se limiter à cela : étaient venus aussi en nombre des jeunes de la génération d’après, filles ou garçons, et même d’autres de celles d’avant, avec un petit lot de quinquas à peine sortis du boulo,t chemise rentrée dans le pantalon de soie.

Le single « Delete », qui a propulsé le groupe sur le devant de la scène, mais également « So We Know » apportent un bref moment de répit lors du concert avec leurs démarrages acoustiques, avant de finir par tout emporter dans un nouveau torrent pop au moment du bridge. De quoi témoigner de la construction très homogène du disque « Hills End », pur concentré d’un indie rock très intense étalé avec autant de justesse que d’efficacité sur quarante-cinq minutes d’écoute.

Aux côtés du chanteur, deux autres musiciens mènent la danse : Matt Mason, également toujours affublé d’une casquette, manie brillamment la guitare électrique, tandis que Johnny Took s’occupe des cordes acoustiques. Deux autres anonymes ajoutés au live-band laissaient quant à eux deviner une performance encore plus appuyée que sur le disque ; et, de ce point de vue, personne ne semble avoir été déçu. Certaines chansons ont d’ailleurs vu leur boucle instrumentale s’amplifier des minutes durant sous un tonnerre de guitare, O’Dell s’effaçant pour laisser à ses musiciens le rôle d’enflammer le public, à l’image de la performance « Play It Out », morceau tubesque servant autant de conclusion à leur premier disque qu’à leur setlist.


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Charles Binick

Journaliste indépendant, chroniqueur passionné par toutes les scènes indés et féru de concerts parisiens