Dans la solitude de la nature, face à un dieu longtemps désiré et continuellement absent malgré sa dévotion, Deradoorian se fige et regarde les cieux, séparant les aspects trop simples du corps pour favoriser ceux de l’âme et, ainsi, s’ouvrir à un signe potentiel.
Le moment est à la prière, à l’invocation. La musique, douce, céleste, se doit d’être sobre et humble. Deradoorian a choisi l’isolement d’une montagne, la sagesse des pierres et de la végétation pour se confronter à ce qui doit être la source de toute existence. Un appel, bien plus qu’une supplique. Une demande du cœur sans réelle attente d’une réponse classique et dénuée d’importance ou de signification. Le ciel peut devenir la révélation ; le soleil, la révolution. La rivière, une renaissance. L’image est pâle, éblouissante. Elle se concentre sur le réel et et le rêve, en parallèle. Elle convoque la vue et les sensations, la chaleur et la paix.
Lorsque l’affirmation résonne enfin, elle n’est pas celle qu’elle devrait être. La terre toute entière s’exprime, plus que tout type de religion. Il y a une voix, certes. Il y a une présence, éternelle, indubitable. Mais elle n’est pas idéalisée ; elle concrétise, en quelques suggestions, la dualité de l’humain face à sa constante quête de savoir. Le chant se multiplie, s’universalise, traverse les espaces. Deradoorian nous prouve que nous ne faisons qu’un. Que les robes des moines ne sont que des apparats dont le symbole n’est pas la vérité. Que le corps et l’esprit valent mieux que n’importe quel archétype.
« Find the Sun » de Deradoorian, sortie le 18 septembre 2020 chez ANTI Records.
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