Rencontre avec Demi Mondaine

Projet parisien sans concession, Demi Mondaine défend un rock sensuel et authentique au chant français. Après avoir reçu le soutien d’Iggy Pop sur son dernier EP « Private Parts », le quatuor rock a décidé de passer aux choses sérieuses et d’enregistrer son nouvel  album. Rencontre avec sa chanteuse, Béatrice, pour faire connaissance avec le projet, parler du live et surtout de la collecte mise en place pour financer l’album.

crédit : Thibault Stipal
crédit : Thibault Stipal
  • Bonjour Béatrice, tu es la chanteuse de Demi Mondaine, projet rock félin basé à Paris. Demi Mondaine en quelques traits, comment en parlerais-tu ?

Salut !
Nous sommes sincères, fous, concentrés, exhibis’, ivres et amoureux.

  • Peux-tu me parler de tes musiciens, car un projet électrique comme le tien ne se monte pas en solo, non ?

Mystic Gordon, pirate des cordes, est mon guitariste et acolyte depuis 4 ans. J’écris les textes et nous composons ensemble.
Maintenant, en live, nous sommes accompagnés de deux magnifiques et talentueuses femmes à la basse et à la batterie, esclaves sensuels. Vous craquerez sur mes rockeuses !

  • Si tu devais désigner trois personnes pour parler de Demi Mondaine, à qui penserais-tu d’emblée et pourquoi ?

Iggy Pop, maitre, que j’ai rencontré et qui m’a couronnée d’une précieuse couronne. À suivre…

Mata Hari, belle espionne, courtisane, levant le tabou de la nudité, icône de la belle époque et morte fusillée.

Pat La Féline, boss de la Féline Bar (6 rue Victor Letalle) à Ménilmontant, avide de rock and roll, gros matou de nuit, chez qui je crèche depuis 4 ans déjà.
J’ai investi du bar au lit et du lit au salon. Nous sommes résidents, on y joue tout le temps. La prochaine c’est le 27 juillet pour la soirée « La femme sauvage ».

  • Iggy Pop t’a offert un de ses titres « Private Parts » pour ton dernier EP. Comment tout cela est-il arrivé ? Qu’est-ce que cette rencontre t’a apporté au-delà de cette rencontre avec l’iguane du rock ?
crédit : Nicolas Giraud
crédit : Nicolas Giraud

Je l’ai rencontré sur un tournage, nous avons sympathisé et pris nos coordonnées.
Après quelques jours, échanges de mails, je lui ai envoyé tout mon son et des vidéos. J’avais déjà fait une cover de « Gimme Danger », qu’il a aimé. Son retour était très enthousiaste. Il me complimentait. Plus tard, il m’invitait au concert privé au Casino de Paris. C’était énorme, il était incroyable, super show. Plus tard encore, il m’envoyait un mail vocal où il s’était enregistré en studio (pendant un enregistrement avec les Stooges). Il m’expliquait avec sa voix suave extraordinaire qu’il m’offrait un titre, datant de 1969, qui n’était jamais sorti. Je pouvais l’arranger et le sortir avec mon groupe.

Il chanta alors en guitare/voix ce titre inédit, puis m’offrit une dédicace que vous retrouvez sur l’EP « Private Parts ».

Je suis extrêmement touchée par le geste d’Iggy. Je ne sais pas s’il fera vraiment évoluer ma carrière, mais l’émotion était épileptique, recevoir sa chanson, qui a traversé l’histoire pure du rock and roll, l’arranger et la chanter avant qui que ce soit, après tout ce temps… Je me sens couronnée. Je suis très fière et reconnaissante.

C’est à chaque fois très fort, jouissif de jouer « Private Parts » sur scène.

  • Le Féline Bar à Paris, tu le présentes comme ton repère. Comment le décrirais-tu à des amis qui ne l’ont pas fréquenté ? Qu’y trouve-t-on ? Qu’y fait-on ?

La Féline Bar, c’est la maison, c’est chaud et rond comme une paire de fesses ! Les filles dansent nues sur le bar et l’alcool y coule à flot. Faut voir les week-ends, c’est le bordel, c’est serré, moite, et le rock and roll exulte. Des groupes jouent souvent et d’excellents DJs envoutent du rock de tout âge. Éclectique, fort et bon.

Pour moi, c’est l’unique bar vraiment rock and roll, sans nostalgie, sans bobotisation, sans « j’me la raconte rock and roll », et sans clichés ‘d’appartenance car tous les looks sont abordés. Y’a pas d’étiquette.

Y’a un truc très bon enfant bizarrement qui se dégage de nos mauvais garçons tatoués à grosses motos et de nos gonzesses délurées. Tout est sincère et tout le monde s’y sent bien.

crédit : Patrick Fouque
crédit : Patrick Fouque
  • Dans moins de trente jours sera clôturée ta collecte sur oocto.com pour financer la sortie de ton album. Tu en es aujourd’hui à 50%. Qu’est-ce qui pourrait motiver nos lecteurs de t’aider à atteindre les 100% voire les dépasser ?

Je fais partie des rares artistes à chanter du rock and roll en français… J’en vois peu d’autres. Soutenez ça déjà. Puis, j’ai plein de cadeaux cool et rigolos à offrir en échange. Checkez le oocto. C’est tout écrit dedans (rire).

oocto.com/demi-mondaine

De l’album au tee-shirt Demi Mondaine, de l’invitation à la fessée Demi Mondaine, puis du massage au tatouage !
Y’a de quoi rire, se prélasser, se réveiller et surtout participer à l’enregistrement d’un putain de disque à venir, comme on n’en voit plus en maison de disque depuis Noir Désir chez les frenchies.

  • Le financement d’un projet d’album par les internautes, c’est un moyen pour toi pour renforcer les liens avec ton public, pour le fidéliser ?

D’abord, ça permet de trouver du blé pour entrer en studio et offrir un bon album.
Ensuite, en effet, j’ai découvert le soutien des mes fidèles, et on se lâchera pas ! Je leur dois d’assurer désormais, et c’est bon d’être entouré et attendu !

  • Aujourd’hui, les titres de ton album à venir sont-ils écrits ? À quel avancement de ce projet en es-tu concrètement ?

16 titres existent déjà.
15 nouveaux, à l’état de guitare/voix, sont à enregistrer en studio, à la rentrée, pour septembre voire octobre.

12 nouveaux sur les 15 sont en Français. Bizarrement ça demande plus de travail ! C’est plus difficile, mais j’y tiens.
Une fois tout nickel, on choisira nos favoris pour l’album…

crédit : Le P'tit Photographe
crédit : Le P’tit Photographe
  • Qu’aborderas-tu dans les textes de cet album ? Quels sont les sujets qu’on croise, que tu aimes traiter avec Demi Mondaine ?

Toujours l’amour et ses travers, les désirs chauds et les frustrations, le sexe et le dégout, la vie, le vide, l’ivresse, l’amitié. Les aléas du cœur et la liberté.

  • Certains albums comportent à la fois des pistes enregistrées en studio et d’autres capturées en live, cela sera-t-il le cas sur ce disque ?

Non, je ne crois pas.

  • Tu défends clairement l’autoproduction. Pour toi aujourd’hui, qu’est-ce que t’offre l’autoproduction que tu n’aurais pas en étant en contrat avec un label ?

Je ne défends pas vraiment. Je n’ai pas le choix, aucun label ne s’est intéressé à nous. Va savoir pourquoi. Trouillards ? Quand on est une fille et qu’on fait pas de la douce folk, ça les emmerde peut-être.

  • Parlons un peu des lives. J’ai cru comprendre que tes concerts étaient chauds et sulfureux. C’est un bon écho ? Comment les présenterais-tu ?

Oui, peut-être. C’est animal, instinctif. Je n’y pense pas. Mais, c’est vrai que nous sommes assez chauds ! Haha !

crédit : Patrick Fouque
crédit : Patrick Fouque
  • Merci Béatrice et on est de tout cœur avec toi sur indiemusic pour que la collecte sur oocto.com soit une réussite et que l’on puisse découvrir prochainement ton album !

Merci à mort indiemusic ! Vous êtes des amours. Nous sommes fiers d’être sur votre compil !

oocto.com/demi-mondaine

demimondaine.fr
facebook.com/pages/Demi-mondAine/131658177729

Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques