Deja Vu est un groupe lyonnais, qui loin de se répéter, revient après un temps d’absence avec un nouvel EP 5 titres « Dylan Municipal ».
Rencontre avec ses accueillants quatre membres pour une interview où l’on parle de l’EP bien sûr, mais aussi de leur regard sur la scène française et lyonnaise, et du prochain album en préparation pour la mi-2012.
Deja Vu : Bonjour c’est Deja Vu pour indiemusic.
- Alors les Deja Vu, vous êtes quatre Lyonnais. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots.
Deja Vu : Bonsoir je suis Matthieu, je joue de la basse et de la guitare. Bonsoir je suis François je joue de la guitare et de la … guitare. Bonsoir je suis Renaud et je joue de la batterie. Bonsoir Isaure, clavier.
- Qui a eu l’idée de monter le groupe ?
DV : C’est moi, c’est moi, c’est moi… c’est moi ! (rires)
Renaud : Donc Renaud a dit que c’était lui !
- Deja Vu, à la fois anglais et français, c’est bien ça ?
DJ : En fait, on est tous français, mais nos influences musicales étant quand même très anglo-saxonnes et américaines et voulant chanter en français ; on s’est dit on va trouver un nom qui sonne aussi bien en français qu’en anglais.
Alors on va faire de la musique anglaise avec des paroles en français. On a choisi Deja Vu mais on aurait pu s’appeler Rendez vous ou Sandwich, mais Deja Vu, ça sonnait mieux.
- Vous avez déjà deux albums à votre actif…
Renaud : Ouais c’est vrai ça !
- Et vous avez sorti le 9 Mars dernier, un nouvel EP. Pourquoi avoir changé de support et quel est le but de cet EP ?
Renaud : C’est Mathieu qui va parler un petit peu.
Mathieu : On a eu l’idée d’un EP il y a à peu près un an.
Ça faisait pas mal de temps qu’on avait arrêté de tourner avec un album en préparation et on s’est dit qu’on avait réellement besoin de sortir vite quelque chose parce qu’on commençait à trouver le temps long.
Je crois que c’est là qu’on s’est mis d’accord pour sortir un 5 titres. On avait pour but de le faire le plus rapidement possible, et d’autre part, vu qu’on a besoin de financer un album à l’avenir ; d’avoir le moins de frais possible, à ne pas passer par la gravure de CD. C’est donc pour ça qu’on le sort uniquement en numérique.
C’est peut-être un format d’avenir mais nous sommes tous très déçus parce qu’on écoute tous des vinyles ! C’est horrible, mais on fait avec.
François : C’est aussi lié au fait qu’on préparait un album et qu’on avait beaucoup de chansons en trop, et que ces chansons-là, on les aimait bien. Mais, elles ne collaient pas vraiment à la couleur de l’album qu’on prépare et qui va être un petit peu particulier, donc au final on s’est dit « allez zou, on fait ça à l’ancienne » ! On avait envie de se faire plaisir donc on a enregistré les 5 titres en 3 jours.
Et puis, pour nous, le meilleur moyen d’aller vite c’était aussi de mettre sur Internet des titres facilement écoutables et disponibles, histoire de rappeler qu’on est toujours vivants et de vite reprendre les concerts.
- On a répondu un peu à la prochaine question : comment avez-vous procédé à l’élaboration de cet opus ? Auto-production?
François : Totalement ! Mais en fait, on a toujours fait des autoproductions vu qu’on finance à chaque fois le groupe la production et qu’on se débrouille tout seul.
On n’a finalement jamais eu de producteurs, donc dans ce sens-là ce n’est pas vraiment différent.La seule différence, c’est que pour cette fois-ci, on a eu envie de tout faire tout seul…
Évidemment jouer, mais aussi enregistrer, mixer et vraiment aller au bout du délire.
On fait tout tous seuls à la maison, c’était un peu l’esprit de l’EP.
- Et où est-il disponible ?
Renaud : Sur notre site Internet uniquement www.dejavurock.fr !
- Qui écrit dans le groupe ?
Renaud : C’est François qui va répondre.
François : Oui, donc c’est moi qui écris les textes
- Les textes sont très travaillés, bravo !
François : Merci, j’essaye de bien travailler.
Renaud : Il ne sait pas jouer de la guitare, mais il sait bien chanter et il sait bien écrire. Le truc c’est qu’il fait pas mal de fautes d’orthographe, mais quand les textes, il les dit ça se voit pas, ça, c’est cool !
- Et le choix de la langue s’est-il fait naturellement ou avez-vous hésité avec l’anglais ?
Mathieu : Moi j’ai changé de langue une fois, mais la greffe n’a pas marché (rires).
François : Je vais répondre quand les autres auront arrêté de dire des conneries. Je ne me suis jamais posé la question de chanter en anglais parce que pour moi chanter en anglais cela aurait été une facilité et j’ai vraiment envie de raconter des trucs.Et comme j’aime me faire mal ; j’ai choisi la difficulté parce qu’écrire en français en faisant du rock c’est très difficile.
Mais voilà, c’est notre voie depuis le début ; on n’a jamais changé de stratégie. D’ailleurs, cela n’a jamais été une stratégie, ça a toujours été un truc évident pour nous, on est français, on vit en France, on a des choses à dire ici et en fonction de ce qui nous arrive et de ce qu’on vit, de ce qu’on est, on est pas là pour singer du rockabilly anglais ou de la bossa sud américaine, quoi !
On assume notre identité et on essaie de faire de la musique en jonglant avec notre identité, nos goûts et ce qu’on a envie de faire. Point.
DV – M : Ce que François veut dire, c’est qu’on a beau écouter à fond du rock anglais, on veut trouver notre propre son, notre propre truc .
- Une question pour Isaure maintenant. Y a-t-il un groupe qui t’a donné envie de faire de la musique ?
Les garçons : Faut que tu répondes, t’es obligée.
Isaure : Un groupe qui m’a donné envie de faire de la musique…
- Oui, c’est ce que je viens de dire…
Isaure : Bah les groupes des écoles de musique de ma campagne.
- Ah oui, quand même c’est original comme réponse.
Isaure : Mes parents aussi !
Les garçons : C’était tellement mauvais qu’elle s’est dit : « il faut que je fasse quelque chose » (rires).
- Tes parents étaient dans un groupe ?
Isaure :Oui et je n’ai pas eu le choix. On m’a mise à la musique, malgré moi.
Mathieu : Moi quand j’étais jeune, j’écoutais plein de groupes. Les premiers concerts que j’ai vus c’était Supergrass, d’ailleurs c’était avec Renaud.
Quand je les ai vus là-haut sur la scène, je me suis dit « Putain, on doit bien s’éclater là-haut « . Il faut dire que dans la fosse on était serré, on avait chaud, on essorait les t-shirts en sortant à la fin, c’était horrible.
François : Moi, je ne sais pas en fait. J’avais déjà monté un groupe quand j’avais 11 ans, je ne jouais pas d’instrument et je n’avais vraiment aucun goût musical. Par contre, ensuite, ce qui m’a donné personnellement envie d’acheter une guitare et de mettre à faire des chansons, c’est tous les groupes type Nirvana, Oasis, Radiohead.
- Comment considérez-vous votre groupe parmi la scène lyonnaise ?
François : Plutôt pas mal. Je trouve qu’on est carrément bon, on est même au-dessus du lot… et comment peut-on faire émerger un groupe à Lyon, c’est une bonne question et on aimerait bien le savoir.
Peut-être qu’il faut partir dans une autre ville ?
Si vous avez la recette, car nous, on veut bien émerger aussi. Si votre papa est producteur multimillionnaire, ça nous intéresse ! On se sent un peu immergé depuis 5 ans.
En tout cas, comment on situe notre groupe sur la scène lyonnaise ? Déjà des groupes, on n’a pas l’impression qu’il y en a beaucoup, enfin je veux dire… il y en a moins qu’il y a quelques années, dans notre style. Il y avait une scène avant, mais là il n’y en a plus trop.
- Quels sont les endroits où il faut avoir absolument joué à Lyon ?
Renaud : L’Olympia, la Halle Tony Garnier, et le Zénith, ces trucs-là quoi. Non, pour répondre plus sérieusement, je dirais qu’à Lyon, il faut avoir joué au Citron au cours des cinq dernières années, mais plus maintenant parce que c’est fini !
- Et en parlant d’endroits où il faut jouer, parlez-nous un peu de vos concerts. Une anecdote à partager avec nous ?
François : En ce qui concerne les anecdotes des concerts, on vous recommande de regarder notre dernière vidéo Dylan Municipal, il y a un très beau condensé.
Renaud : Pour la petite histoire, on emmène toujours une caméra quand on fait des concerts.
On avait cumulé des tas d’images à la con et on ne savait pas quoi en faire, et du coup comme on sort ce nouveau morceau de Dylan Municipal qui collait un peu à l’esprit, on a fait un montage d’images de tournée. En gros, les tournées c’est un peu ça, c’est la récré .
- Quelles sont vos prochaines actualités pour 2012?
Deja Vu : On va essayer de faire quelques concerts au printemps. En juin, on commence à enregistrer notre troisième album, qui est quasiment tout composé et écrit, dont on joue d’ailleurs déjà certains morceaux en concert. Et on aimerait sortir cet album en fin d’année et on a hâte parce que ça va être un truc !
- Et que peut-on souhaiter au groupe pour 2012 ?
Renaud : Survivre à la fin du monde (rires), mais juste nous, comme ça on sera célèbre, vu qu’il n’y aura plus que nous !